Le sortilège de sérénité

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Extrait du livre « Spells for living well : a witch’s guide for manifesting change, well-being and wonder » par Phyllis Curott. Traduction : Lune. 

Nous faisons tous l’expérience de la douleur, du chagrin, de la tristesse ou du découragement. Nous devons faire face aux choses que nous ne pouvons changer. Confrontés aux situations difficiles sur lesquelles nous n’avons pas ou peu de contrôle, nous avons toujours la possibilité de choisir la manière dont nous y réagissons. Lorsque notre esprit tourne en boucle sur les mêmes rengaines, il existe des moyens de briser le cycle de ces ruminations et de changer de disque. Jetez ce sortilège de sérénité, de courage et de sagesse, et… oui, de joie.

Vous aurez besoin :

  • d’une bougie blanche
  • d’huile de santal
  • de votre journal et d’un stylo

Jetez votre sort :

  1. Définissez votre intention : accepter les choses que vous ne pouvez changer et changer les choses que vous pouvez.
  2. Mettez un peu d’huile de santal sur le bout de votre doigt et oignez la bougie de bas en haut, de la mèche à la base de la bougie (voir photo).
  3. Mettez une goutte de cette huile sur votre troisième œil et votre cœur.
  4. Allumez la bougie.
  5. Prenez plusieurs respirations profondes et apaisantes.
  6. Récitez la prière de la sérénité (ci-dessous) en tant que sortilège, en invoquant la Puissance supérieure, la Déesse, le Dieu, l’Esprit, la Source, le Créateur, la Terre-Mère, le Divin ou quelle que soit le terme qui a du sens pour vous :
    • [Esprit], accorde-moi la grâce d’accepter avec sérénité les choses que je ne peux changer,
      le courage de changer celles qui peuvent l’être,
      Et la sagesse pour les distinguer,
      En vivant un jour à la fois,
      En profitant d’un moment à la fois,
      En prenant ce monde tel qu’il est…

  7. Méditez sur votre capacité à accepter ce que vous ne pouvez pas changer, puis sur votre capacité à changer ce qui peut l’être. Réfléchissez à ce qui vous apporte de la joie, en particulier dans les moments difficiles, et consignez vos réflexions dans votre journal.
  8. Lorsque vous avez terminé, remerciez l’Esprit et fermez votre cercle.

Agir en cohérence :

Si vous sentez que vos sorts de conscience de soi et de sérénité ont besoin d’un coup de pouce supplémentaire, s’il vous plaît, prenez contact avec un thérapeute ou un médecin. Formuler votre souhait est également une forme de magie !

  • Note de Lune :

Dans cet ouvrage, Phyllis Curott nous propose un sortilège qui reprend la célèbre prière de la sérénité. Attribuée au théologien américain Reinhold Niebuhr, cette prière aurait été rédigée dans les années 1930 avant d’être popularisée par les Alcooliques anonymes dans leur Big Book paru en 1939.

Cette prière, que j’ai redécouverte en début d’année au détour d’un livre de psychologie, m’a frappée d’une manière nouvelle. Je me suis alors amusée à la traduire et à substituer le mot « Dieu » par « Déesse ». Elle a résonné en moi avec une force singulière, à cet instant précis. Après une longue période éprouvante, marquée par la maladie de proches, de deuils, de tensions familiales, j’éprouvais une forme de ‘dé-s-espoir’, j’avais perdu « l’espoir », pas nécessairement d’une chose en particulier, c’était une sensation bizarre, informe (rien à voir avec des détraqueurs, j’ai mangé pas mal de chocolat, rien n’y faisait ;o)). J’avais aussi perdu mes illusions, et même si je trouvais la leçon rude, elle était nécessaire et saine. Mais je sentais que je m’éloignais toujours un peu plus de ma spiritualité, de moi-même, de la vie.

Déesse, accorde-moi la grâce d’accepter avec sérénité les choses que je ne peux changer,
le courage de changer celles qui peuvent l’être,
Et la sagesse pour les distinguer.

Elle a d’abord été comme une lumière diffuse dans l’obscurité. Ses mots m’ont alors rappelé l’importance de l’humilité : je ne peux pas tout contrôler, car je ne suis pas surhumaine, je ne peux faire que de mon mieux, même si cela n’est pas suffisant. Cette humilité m’a permis de lâcher prise et d’accepter que parfois, la vie, ce soit le chaos. Cela m’a permis également de prendre du recul et de m’ouvrir à une nouvelle compréhension du monde et de moi-même, apportant plus de souplesse et de fluidité dans ma manière d’aborder la vie.

Elle invoque le courage de changer ce qui peut et doit l’être. Bien que plusieurs mois aient passé, j’éprouve toujours un certain étonnement quant à ces changements. Ils ont concerné des choix difficiles, car très inconfortables sur le moment et après, même s’ils étaient nécessaires. Il ne s’agissait pas de peser des points positifs et négatifs dans une liste, mais de trancher entre des options imparfaites, choisir le moindre mal, même si aucune alternative ne semble idéale. Ce courage invoqué m’a aussi permis de poser des limites essentielles, à la fois pour moi et dans mes relations aux autres.

Cette prière m’a également offert une source de réconfort. Je me sentais « seule » dans ces épreuves et j’ai alors eu le sentiment de pouvoir me tourner vers une force plus grande que moi, qui me dépasse, et enfin déposer le fardeau de mes épaules. Je m’ouvrais à nouveau à la présence de la Dame dans ma vie.

Enfin, ces paroles m’ont rappelé que, malgré l’irréversibilité de certaines choses, des miracles demeurent possibles. Cette perspective a ravivé l’espoir que j’avais perdu et cela a tout changé. J’ai eu le sentiment de me reconnecter à la vie, sa beauté et sa magie.

Et ainsi, elle a amorcé ma reconnexion à la spiritualité qui a été un moment charnière. Pourtant, étrangement, j’ai accueilli cette prière et puis je l’ai oubliée. Lorsque j’ai ressenti la nécessité de réécrire la Neuvaine à la Déesse qui défait les nœuds, je l’ai intégrée inconsciemment à l’acte de contrition qui doit être dit pendant les 9 jours consécutifs. Je m’en suis aperçue une fois la réécriture achevée. Ce phénomène d’intégration inconsciente et de résurgence spontanée est sans doute habituel, mais je ne peux pas m’empêcher d’y voir un peu de magie. Ces paroles simples, bien qu’oubliées, ont continué à exercer leur influence souterraine, attendant le bon moment pour ressurgir de manière spontanée et naturelle. Agissant comme un catalyseur de transformation intérieure qui ne s’est pas imposée brutalement, mais naturellement.

Je ne saurais dire avec certitude si cette prière m’a permis d’exprimer des émotions profondes, inconfortables et douloureuses durant cette période d’épreuves. Probablement. Ce dont je suis sûre, c’est qu’elle a eu un effet profondément cathartique, m’apportant un certain apaisement. Elle m’a ramenée à moi-même, à cette façon d’envisager le monde avec poésie, à l’envie de contempler les beautés de la nature, de créer, de peindre, de partager, de célébrer… Malgré tout !