À propos de la Magie

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À propos de la Magie. Un Traité écrit par Arghuicha, Taniquetil & Astralaya ©, traduction & adaptation Lune. Sacred Well – Tradition GREENCRAFT

Les racines du concept de la magie dans la Wicca : une introduction.

La Wicca, telle qu’elle fut développée par Gerald Gardner et Alex Sanders, puise beaucoup dans la tradition de la Golden Dawn, chez Aleister Crowley, dans la Kabbale et chez les magiciens cérémoniels du 19e siècle. Cela peut être facilement démontré à partir des textes des Livres des Ombres Gardnérien et Alexandrien.

La Wicca est aussi supposée être la continuation d’une tradition religieuse païenne qui aurait survécu à travers les âges sombres et tout particulièrement dans les campagnes. Donc, elle provient, au moins en théorie, des traditions des guérisseurs et sorciers des campagnes.

Ces deux racines complètement différentes amènent à faire une distinction entre ce qui est souvent appelée magie cérémonielle ou haute magie et basse magie ou magie naturelle. Ces épithètes traditionnelles sont assez maladroites. La magie cérémonielle renvoie à quelque chose de « supérieur » pour la seule raison que les gens qui la pratiquaient avaient un statut social plus élevé à cette époque que ceux impliqués dans la « basse » magie.

1. Les origines de la Magie Cérémonielle : Néo-Platonisme & Magiciens de la Renaissance.

La vision du monde du magicien cérémoniel à la Renaissance ou à l’époque des Lumières provient pour une grande part de Platon (428-348 av. J.-C.) et du Néo-Platonisme tel que développé par Plotinus (205-270 apr. J.-C.). Cette vision du monde n’était pas, en substance, différente de celle de l’Église Catholique. Elle était très patriarcale et c’est seulement le « Bon sens » ou la raison/l’intellect qui forme l’image du divin, « Logos » ou Dieu. La tâche principale du magicien (mâle) est de se libérer de ses pulsions instinctives (le néoplatonisme était fortement influencé par les principes stoïques) et des sentiments. L’Église catholique a développé une hiérarchie riche « d’anges » et de « démons », d’ailleurs la signification de ces mots a subi des transformations. À l’origine, le mot grec « angelos » signifiait messager, et le mot « daïmon/daïmonios » signifiait l’esprit le plus élevé. Dans le contexte catholique cependant, le nom « d’ange » fut octroyé à ces esprits les plus hauts restés « loyaux » envers Dieu et donc « bons », tandis que les « démons » l’avaient trahi et étaient donc « mauvais ». En un sens, ces démons sont devenus des personnifications des besoins instinctifs mauvais que le mage devait « maîtriser ».

Note :

Si nous rendons au mot « angelos » sa signification première « d’énergie-messagère » (en quelques sortes de la même façon que le concept de particules « messagères » selon certaines forces dans la mécanique quantique), ces « anges » peuvent être employés dans un contexte païen et Wicca. Ainsi on peut voir « Michel », « l’ange » du Soleil, comme « l’énergie-messagère » du Soleil.

Exemples au sein de la Wicca traditionnelle Gardnerienne et Alexandrienne :

  • L’Eau et le Sel, qui représentent les éléments féminins de l’Eau et de la Terre, doivent être purifiés/consacrés, tandis que les éléments masculins de l’Air (l’Intellect) et du Feu (la Force de vie) sont considérés suffisamment purs/sacrés par eux-mêmes.
  • L’accentuation marquée des éléments masculins (l’Épée, le couteau à manche blanc et le couteau à manche noir, la baguette magique) lors de la présentation des Outils à l’initié, alors que le Pentacle (la Terre) est tout juste mentionné et le Calice (l’Eau) est complètement omis dans le Livre des Ombres original.
  • La phrase « dominer, soumettre et punir tous les esprits rebelles et les démons et même persuader les anges » dans le Livre des Ombres Gardnerien/Alexandrien.

Pourtant, la façon dont on est parvenu à cela, la procédure rituelle, vient en grande partie du concept romain légal de la relation entre les humains et le divin. Dans la religion d’État romaine, un rituel, s’il était correctement exécuté, liait légalement les deux parties, l’état, représenté par le prêtre, et la déité. Si un Taureau Blanc était sacrifié à Jupiter en échange d’une faveur, il y avait certains présages qui permettaient de conclure qu’Il avait accepté le sacrifice. Dans ce cas, Jupiter devait nécessairement et légalement accorder cette faveur. S’Il ne le faisait pas, un collège de prêtres devait examiner comment Jupiter était parvenu à se départir de l’accord. Ils devaient trouver quelle erreur avait été commise dans la procédure rituelle. Peut-être, le Taureau Blanc était-il marqué de quelques taches noires ou d’autres défauts qui avaient échappé à l’attention des prêtres exerçant les fonctions ou le prêtre avait-il bafouillé ou prononcé de travers une formule rituelle étrusque.

De la même façon, le magicien de la Renaissance devait être extrêmement prudent en pliant un démon à sa volonté : l’erreur procédurale la plus légère pouvait être fatale. Supposons que le magicien doive tracer un cercle protecteur autour de lui et un triangle à l’ocre rouge à l’extérieur du cercle. À l’intérieur du triangle est dessiné le symbole d’un certain démon. Le magicien, en sécurité, dans son cercle protecteur, invoque le démon dans le triangle à l’aide d’une formule magique. Qu’est-ce qui peut mal tourner ? S’il y a un vide infime dans le cercle protecteur, un petit espace, presque invisible, entre le commencement et la fin du tracé du cercle, une entité hostile (un autre démon) peut entrer par ce trou. Le même se tient bien sûr dans le triangle qui doit contenir le démon qui a été invoqué. Ou ce peut-être que le symbole contient une erreur ou encore est-ce un symbole qui attire un autre démon beaucoup plus puissant qui doit être contenu en un endroit, mais pas dans un triangle. Ou bien la formule magique contient une erreur de prononciation. D’autre part, si la procédure est exécutée sans erreur, le démon devra nécessairement faire la volonté du magicien. De nouveau, le soin le plus grand doit être pris en formulant sa « volonté ». L’ambiguïté la plus légère dans l’interprétation des vœux du magicien peut mener aux résultats les plus sinistres. Un exemple classique à notre époque serait un magicien sans emploi demandant « du travail » : le démon pourrait immédiatement causer un ouragan pourvoyant beaucoup plus de travail que le magicien aurait demandé.

Exemples en Wicca Gardnerienne et Alexandrienne :

  • Dans le tracé du Cercle, on part du Nord puis on y « repasse » et on ajoute un 90°. (ndlt : ce qui donne : Nord > Est > Sud > Ouest > Nord > Est).
  • Dans le tracé des pentagrammes d’invocation, on doit « repasser » sur le premier trait (ndlt : pour les « fermer »).

2. Le concept Crowleyien de la Magie.

Aleister Crowley était le premier à introduire un nouvel élément en magie qu’il a inventé : la « Volonté ». Pour la première fois, il était suggéré que le résultat magique puisse dépendre non seulement d’une procédure correcte (qui est toujours extrêmement importante avec Crowley), mais aussi de « l’intensité de l’intention ». Nous constatons l’écho de l’accent mis sur la « Volonté » dans le code moral de l’Église moderne de Satan « fais ce que tu voudras » et dans le code moral différent de la Wicca « Fais ce que tu veux, si cela ne blesse personne ».

Comparons le concept « juridique » de la Renaissance et le concept Crowleyen de « Volonté » par deux docteurs, l’un démodé et l’autre moderne. Le démodé croit que tout ce dont il a besoin pour guérir le patient est un diagnostic correct et une prescription correcte : si le patient « veut » en réalité être guéri ou pas, s’il « croit » au traitement ou pas, est de peu d’importance, la médecine fera le travail. Le docteur moderne est, d’autre part, conscient de l’importance de la manière dont le patient « ressent » le remède : parfois un placebo peut guérir un patient. Certains patients qui devaient mourir, vivent et prospèrent.

Exemples en Wicca Gardnerienne et Alexandrienne :

Il existe un tabou concernant la magie de guérison, on ne peut la pratiquer à moins que cela soit expressément demandé par la personne qui doit être soignée.

Il existe une croyance générale qui est que la magie aura bien plus de « chance de succès » s’il y a une forte « intensité », parfois même considérée comme plus importante que de suivre la procédure exacte.

3. Le concept Greencraft en Magie.

Au sein de la Greencraft, il y a un élément supplémentaire qui est crucial, bien que les idées anciennes ne soient pas à négliger :

1) Des Techniques, des procédures, des formules magiques appartiennent à notre tradition Alexandrienne et ne doivent pas être négligées.

2) L’intensité-de-l’intention est considérée comme cruciale.

Mais ces deux concepts peuvent être réalisés par la « haute » magie, « cérémonielle » et c’est dans le troisième concept que l’élément magique de la « Nature » ou « Basse » magie joue un rôle central.

3) L’Alliance des enfants de Cerridwen (The Covenant of Kerridwen’s children).

Là où avec les vieux magiciens, la relation entre l’humain et le divin était de nature « juridique », avec nous, elle se base sur une « alliance » et une « amitié » qui est le lien (l’engagement) entre les différentes couches de création.

Au sein de la Greencraft, nous tenons pour sacré l’Accord (Covenant) entre tous les enfants de la Grande Mère et nous entrons en contact avec les Arbres, les Animaux et les Pierres. La force liante de cet Accord est l’Amour.

Le jésuite catholique théologien Teilhard de Chardin voyait la création composée d’entités toujours plus complexes. Il était le premier à porter l’attention sur le fait que le mot français « aimant » (ndlt : magnétite) signifie « aimant : celui qui aime ». Selon son concept, l’attraction magnétique que « sent » un morceau de métal pour une magnétite (un aimant) est, bien que très primitive, une forme d’amour. L’amour que ressent une louve pour ses louveteaux est une forme plus complexe de cela. L’amour qu’un être humain peut ressentir pour un autre être humain est toujours plus complexe et l’amour de dieu est le plus complexe de tous.

En d’autres termes, tout comme l’entière création est une part de la manifestation du divin dans la matière, il en va ainsi de l’amour, la force omniprésente qui unit la création.

Chez Greencraft, nous enseignons cela, si nous employons une technique complexe de magie cérémonielle ou quel qu’autre technique simple de sorcières-guérisseuses des campagnes, le résultat sera considérablement augmenté par notre « intensité-d’intention », notre « Volonté ». Mais cette « intensité-d’intention » sera réellement augmentée elle-même par nos « sentiments » vis-à-vis de la personne pour qui nous faisons la magie, par notre « amour » envers cette personne. Plus nous aimons quelqu’un, plus ce quelqu’un (que ce soit moi, l’homme, l’arbre, l’animal ou la pierre) nous est cher, plus forts seront notre « intensité-d’intention », notre « volonté », notre désir et plus grande notre envie de l’aider.

Le vrai but des Treewalks (ndlt : promenades parmi les arbres) que nous pratiquons chez Greencraft n’est rien d’autre que mettre en application l’Alliance entre le pratiquant Wiccan et les énergies des Arbres. En allant à la rencontre des Arbres, nous apprenons à les connaître comme des êtres matériels et comme des « champs morphiques ». Et en apprenant à les connaître, nous amorçons un lien entre eux et nous, une Alliance, dont l’énergie reliante est l’amour. Et comme nous apprenons à les connaître, ils apprennent à nous connaître. Une fois que nous sommes entrés en contact avec eux, nous pouvons faire appel à leur aide en magie. C’est la contrepartie « naturelle » de la présentation « cérémonielle » (ndlt : rituelle) de l’initié aux quatre Quartiers.

À présent, dans la plupart des groupes païens post-modernes, le concept « de dominer, soumettre et punir les esprits rebelles et les démons » est dépassé. Hélas, cela a souvent été remplacé par « nous vous invitons, soyez agréables s’il vous plaît, oh ! Gentils esprits, pouvez-vous nous consacrer une partie de votre temps ». Cette espèce de non-sens rien à voir avec l’amour, mais c’est un héritage malheureux de la religion monothéiste qui est apparue brusquement parmi des esclaves de l’Empire Romain.

En fait, donnons un exemple d’amour de l’époque de cet Empire : Gaius Julius César était, entre autres, un génie militaire. Il était l’un de ces rares généraux romains qui savaient que la victoire la plus grande était dans le fait d’avoir le moins d’accidents possible parmi ses soldats. Ils étaient « ses garçons », ils étaient « les garçons de César » et il les a aimés. Comme ils l’ont aimé. Les hommes de la dixième légion, les vaillants vétérans de nombreux champs de bataille, ont pleuré quand il a refusé de les appeler « mes garçons ». Mais quand César a donné un ordre, il n’a pas placé devant celui-ci : « Soyez gentils, s’il vous plaît » ou « A votre convenance ».

Un autre exemple se trouve dans la façon dont les parents éduquent leurs enfants (au moins ceux qui continuent à le faire). Il y a une grande variété de stratégies possibles, mais on doit avoir pitié de ces enfants qui n’ont jamais appris la discipline, leurs chances de survie seraient très pauvres en effet dans la plupart des parties de cette planète.

Ainsi, la manière dont nous nous approchons de nos alliés, les Esprits des Éléments, les Arbres, les Animaux, les Pierres, ne doit être ni un « commandement », ni une « prière ». C’est la façon dont vous vous approchez d’un ami, d’un amant, d’un allié. Et ils doivent aussi « apprendre » dans cette relation : apprendre qui nous sommes et que nous sommes tout à fait sérieux concernant l’Alliance (Convenant).

Maintenant, dans ce contexte, il est à nouveau possible de faire une distinction entre :

1) La magie cérémonielle (l’implication d’outils magiques, des diagrammes astrologiques, des vêtements de cérémonie, des formules magiques qui doivent être apprises par cœur et prononcées sans bafouiller, à un moment précis du jour ou de la nuit, etc.)

2) La magie non cérémonielle / magie naturelle (en se débrouillant avec ce que l’on a sous la main : une plume trouvée, une racine ou la brindille d’une plante, une coquille ou une pierre, une inspiration soudaine).

Et de permettre d’inclure, dans chaque catégorie, deux formes :

a. Haute magie

b. Magie basse

En appelant cela « haute » (-magie) s’il y a un rapport « d’adoration au » ou de « communication avec » le divin et appelant cela « basse » (-magie) s’il y a un rapport « pour l’obtention de » quelque chose. Cette utilisation complètement différente des épithètes « haute » et « basse » me semble beaucoup plus significative que la traditionnelle.

Autrement dit, faire l’amour à votre femme tombe sous la forme de la « haute » magie, tandis que lorsqu’elle vous raccommode votre chemise, cela tombe sous la forme de la « basse » magie.

Ces deux formes peuvent être accomplies avec ou sans énorme cérémonie : la première forme serait comparable au fait de lui faire la cour dans votre meilleur costume, en ayant sur vous toutes vos cartes de crédit, la deuxième forme serait plutôt comparable au fait d’arriver et de lui offrir un magnifique coquillage que vous auriez trouvé sur la plage.

Ainsi dans la Cosmologie de Greencraft, la Magie traite à la fois avec des procédures cérémonielles et non cérémonielles, et aucune des deux n’a de priorité sur l’autre. Dans la Wicca Greencraft, il y a souvent un mélange des deux, comme cela se voit clairement dans nos rites et rituels. Lorsque nous comparons magie cérémonielle et magie non cérémonielle, nous discutons essentiellement des mécanismes ou des moyens d’obtention de quelque chose. Lorsque nous comparons « haute » et « basse » magie, nous discutons de la manifestation ou du résultat final de ce que nous avons fait. La Haute Magie traite essentiellement avec des manifestations spirituelles et la Basse Magie traite essentiellement avec des manifestations matérielles. Quelques exemples pourraient être pertinents arrivé à ce point.

Dans tous nos rites formels et rituels, réalisés dans un groupe, au sein d’un Coven, ou seul, il y a les éléments de magie cérémonielle et la magie peut être de la Haute Magie ou de la Magie Basse, ou les deux ensemble. Les Sabbats sont essentiellement des célébrations et leur but principal est de permettre aux individus qui y participent d’expérimenter et de converser intimement avec le Divin. Ils sont organisés, écrits et répétés souvent à l’avance et effectués pour ce que nous appellerions de la Haute Magie. Cela peut aussi être approprié ou nécessaire d’incorporer de la Magie Basse dans le rite. Si par exemple l’un d’entre nous ne peut être présent en raison d’une maladie, il serait parfaitement approprié d’inclure un travail opérant pour la guérison du membre absent.

Nos rites et rituels informels sont habituellement des entreprises individuelles, mais parfois ils peuvent être effectués dans un groupe ou Coven. Ils peuvent être organisés ou non, et peuvent ou non inclure des procédures opératives cérémonielles. Ils sont rarement écrits ou répétés et ont habituellement un rapport avec la Basse Magie –prospérité, protection, guérison, etc. Selon mon expérience, lorsque je travaille avec l’opératif non cérémoniel, j’établis souvent spontanément une connexion et j’ouvre un canal de communion avec le Divin, apportant aussi ici un élément de Haute Magie dans la procédure. Et je suggérerais que sans cet élément divin, la procédure de Basse Magie va probablement échouer. Parfois je ne projette même pas de cercle quand je travaille avec la Basse Magie. Parfois une bougie, un moment calme et quelques herbes sont tout ce dont j’ai besoin pour travailler à une magie efficace. Parfois un geste d’invocation et une prière, ou une incantation prononcée dans un souffle suffisent lorsque j’ai besoin d’une protection immédiate.

Bien que par nature, les officiants non cérémoniels tiennent davantage compte de la spontanéité et de l’improvisation, ils ne doivent pas être désorganisés ou « composer comme ça vient. » Par exemple, si quelqu’un était malade, il serait bien mal avisé de consulter le livre des Sorts de Guérison de Dame ____ (inscrire ici le nom adéquat) et de suivre une recette sans d’autres considérations. Par exemple, si la Lune est dans sa phase croissante, elle aura une influence croissante sur la marée (haute). Alors plutôt que de travailler simplement pour « se débarrasser de la maladie », vous aurez peut-être besoin d’accroitre la guérison et la santé pour remplacer la maladie et la détresse. Si la Lune est dans sa phase décroissante, elle aura une influence décroissante sur la marée (basse). Et si, plutôt que de travailler pour « apporter la santé et la guérison », on travaillait à faire décroitre la maladie et l’affliction, cela permettrait à la santé et à la guérison de remplir ce nouveau vide.

Avant que nous ne démarrions sur le concept de magie en tant que processus créatif, laissez-moi reprendre certains points uniques à la cosmologie Greencraft. Les officiants de magie cérémonielle et non cérémonielle sont perçus comme utilisant des moyens pour arriver à leur fin. La haute magie et la basse magie sont les résultats de l’officiant en magie. Le but de la haute magie est d’expérimenter et de communiquer avec le divin ; le but de la basse magie est d’effectuer des changements dans le monde matériel. En travaillant avec des pratiques cérémonielles ou non cérémonielles, si le but est la Haute Magie ou Basse Magie, le plus simple élément qui importe est « l’intensité-de-l’intention ». Et la force conductrice pour cette intensité d’intention est l’Amour.

4. La Magie comme concept de création de l’avenir

La magie est un « processus créatif ». Dans l’hypothèse minimum, la magie n’existe pas… À nouveau :

Nous devons la produire.

La magie est comme un jeune chien, vous (nous) devez(/ons) l’entraîner (ndlt : apprivoiser/dresser). Comme une maison, vous (nous) devez(/ons) la bâtir. Nous tous (et les autres) sommes des particules et des fragments d’ébauches de plan, nous possédons les ruines des temples qui ont existé par le passé. Mais la Greencraft possède les bons architectes qui ont tenté de compléter les plans pour la réalisation d’une Nouvelle Maison pour la Magie. En un sens, la Magie s’en est allée avec Merlin, dans sa grotte de cristal et a dormi jusque là. Le dernier millénaire de notre civilisation occidentale a appartenu aux chrétiens, à leur religion et la magie ne s’y est pas très bien mélangée. La nouvelle renaissance du Paganisme annonce une nouvelle renaissance, un réveil de la Magie. Mais nous avons à créer, à faire « se produire » la Magie. Et c’est quelque chose d’entièrement différent du concept traditionnel. Nous essayerons maintenant de redéfinir la Magie tout au long des paragraphes suivants. Nous devons commencer par redéfinir les Dieux/Déesses. Les Dieux/Déesses du polythéisme sont vraiment similaires à ce que C. G. Jung appelait « archétypes » et R. Shelldrake « champs morphiques ». Lorsque nous mourrons, les atomes qui composent notre corps ne disparaissent pas. Lorsqu’une première génération d’étoiles meurt, ses atomes qui la composent ne disparaissent pas. En réalité, chaque atome de notre corps a été « fait », a été « créé » dans le four chaud d’une première génération d’étoiles. De la même manière, les ensembles de nos pensées, de nos sentiments, de nos expériences ont une survie spirituelle. Ils sont les composants de ces archétypes que nous appelons les dieux. Chaque fois que nous « pensons » ou « ressentons » Vénus en tant que Déesse de l’Amour, par exemple, nous « alimentons » les petits ensembles de pensée, sentiment et expérience à l’intérieur de ce champ morphique. À présent, toute forme de communication (dans les deux directions) entre un être humain d’une part et un dieu ou déesse / archétype d’autre peut être considérer comme de la Magie. La Magie utilise les « ondes de transmission » à cette communication comme son véhicule, en quelque sorte comme les photons sont véhiculés par les ondes de lumière. Nous pouvons employer certains concepts de mécanique quantique pour décrire ces processus. Les Dieux/Déesses peuvent être comparés aux particules élémentaires dans la mécanique quantique, ils possèdent à la fois une nature d’ondes et de particules. La théorie et la pratique de la Magie sont celles des champs de force entre eux et nous. Le concept crucial là-dedans est que la communication est dans deux directions :

1) Basse-Magie : lorsque je souhaite obtenir quelque chose par des moyens magiques, « j’envoie » un « appel » pour obtenir de « l’aide » d’un champ morphique archétypal et (avec bon espoir) il y a une réponse.

2) Haute-Magie : lorsque je prie (ndlt : adore/rend culte), « j’envoie » certaines de mes pensées/sentiments/expériences à un champ morphique et celui-ci est « alimenté » et « affecté » par tout cela. En étant « changé » par cela, et ce changement est un processus « créateur » qui affecte à son tour mes pensées, sentiments et expériences.

Avec la Basse-Magie, le but est d’effectuer/créer un changement de mon côté de la communication, avec la Haute-Magie, le but est d’effectuer/créer un changement du côté divin de la communication.

Juste comme dans la mécanique quantique, la nature dualiste des ondes et particules implique que les forces utilisent des ondes « messagères » et celles-ci peuvent sous certaines expériences se manifester comme des particules « messagères » (le ‘gluon’ et le ‘gravitron’, etc.), une onde messagère entre moi et le divin peut se manifester elle-même dans un format d’une particule qui était appelée en grec « angelos », un ange.

Ceci s’applique non seulement aux Dieux/Déesses, mais aussi aux Arbres, Animaux et Pierres.

De la même façon que la table de Mendéléev est un catalogue des différents atomes, les Arbres, tels qu’ils sont utilisés chez Greencraft, sont un catalogue de champs morphiques atomiques. Quand je communique avec un seul arbre saule, j’utilise cet arbre comme ‘ l’ange ‘ du Saule, le messager le plus apte à porter des messages entre le champ morphique, que j’appelle ‘le Saule’, et moi. Greencraft essaie de décrire ces champs de base que nous appelons des Arbres et leur corrélation avec nous. Par leurs associations avec des Animaux et des déités celtiques, les champs d’un Arbre sont liés aux champs d’un Animal de Pouvoir et à ceux d’une Déité. La totalité de ces champs décrit ‘la chimie’ de la totalité de l’univers spirituel. Et en créant cet ‘ordre’ à partir du chaos de groupes d’énergie spirituelle, Greencraft définit les mécanismes pour travailler la Magie avec ceux-ci. Cette Magie est exactement la tâche qui se trouve avant nous et dans un sens, c’est l’essence de notre religion.

5. La dimension matérielle et spirituelle de la Nature.

Bien sûr, en disant qu’un « arbre saule » peut être perçu comme « l’ange » du Saule, le messager le plus apte à porter des messages entre le champ morphique, que je nomme « Saule », et moi, ceci est réellement « un raccourci ». C’est « l’âme du saule » que l’on peut voir comme la représentation « moléculaire » de ce messager. Une intéressante (mais absurde) question pourrait être : « Qu’arriverait-il au monde spirituel si le monde matériel disparaissait, cessait d’exister ? ». Le principe immanent de la divinité exige que les groupes d’énergie spirituels possèdent quelque chose à quoi on peut « adhérer ». La question serait donc : « Qu’y avait-il avant le commencement ? ». Avant le commencement, il « ne peut seulement » y avoir que « le vide » et la qualité essentielle de ce « vide » se situe dans le fait que nous ne pouvons pas le décrire. Dès qu’il y a quelque chose à décrire, c’est que nous sommes « après le commencement ». À présent, le développement du langage et sa terminologie suivent le développement et l’évolution de notre « connaissance ». Essayons de montrer une différence essentielle entre Greencraft et « les religions du Livre ». En prenant les premiers chrétiens comme exemple, on constate qu’ils se sont levés « à la fin » de leur religion. Une fois que leur religion eut été « révélée », elle prit « fin » : ils attendaient la fin à tout moment. Greencraft est sur pied « au commencement ». Nous devons évoluer et développer de nouveaux mots et concepts pour décrire notre religion. Nous pouvons emprunter à la science pour cela. De même que la théorie d’Einstein qui rend obsolète la gravitation selon Newton, il arrivera un temps où Greencraft se sera assez développée pour que ce texte devienne désuet.

Je voudrais redéfinir le terme de «transcendance ». Il y a un espace pour le principe de transcendance de divinité dans la Greencraft, si nous comparons la notion de transcendance avec le spirituel comme distinct, mais immanent dans la manifestation matérielle.La nature et toutes les choses qui en font partie (et il n’y a rien qui ne fait pas partie de la nature) possèdent une dimension matérielle et spirituelle. Le spirituel transcende la matière, mais ne transcende ni la nature ni la réalité. Et le spirituel « désire » toujours la substance matérielle pour y adhérer. Le Saule a besoin du saule pour ‘s’exprimer’ lui-même, devenir ‘ la manifestation ‘. L’univers entier est rempli de ce ‘désir’ qui n’est rien d’autre que ce que nous avons appelé ‘ l’amour ‘ plus haut dans cet essai et qui est à la racine de la Magie.