La magie des quatre éléments

Extrait du livre Natural magic, par Doreen Valiente. Traduction et adaptation Lune.

Les philosophes occultes, magiciens et alchimistes d’autrefois considéraient le monde matériel comme étant composé des quatre éléments : le feu, l’eau, l’air et la terre. Au-delà de ceux-ci existait un principe mystérieux appelé éther, la quintessence ou l’esprit.

La même idée se retrouve dans l’occultisme de l’Orient. Là-bas, les éléments sont appelés tattvas et sont représentés comme suit : Tejas, le triangle rouge ; Apas, le croissant blanc ; Vayu, le cercle bleu ; Prithivi, le carré jaune ; et Akasha, l’œuf noir. Ce sont les symboles du feu, de l’eau, de l’air, de la terre et de l’esprit, respectivement. Un emblème composite formé de ces symboles peut souvent être vu au sommet des flèches qui surmontent certains sanctuaires anciens et usés par le temps, au Tibet et ailleurs en Orient.

L’élément Feu

En Europe, la mystérieuse fraternité des Rose-Croix était parfois appelée Philosophi per ignem, les philosophes du feu. Car pour eux, le feu était le symbole de la transmutation. La substance d’une bougie se transforme par la combustion et devient lumière. Par leurs croyances et pratiques, les philosophes occultes cherchaient à transmuter ce qui était vil en quelque chose de meilleur, pour atteindre l’illumination et l’éveil. Ils avaient un dicton ou une devise mystique : Igne Natura renovatur integra, « Toute la Nature est renouvelée par le feu ».

Les bougies et lampes qui brûlent dans les temples et églises à travers le monde ne servent pas uniquement à donner de la lumière. Leur usage fait partie de la philosophie ancestrale du feu. Les magiciens utilisent également des bougies pour illuminer leur lieu de travail, plutôt que la lumière artificielle, en raison de l’atmosphère que la flamme naturelle et douce peut créer, même dans une pièce ordinaire.

Le feu était considéré comme l’élément le plus spirituel, non seulement pour sa capacité à produire de la lumière, mais aussi parce que son usage est l’un des traits qui distinguent le plus nettement l’homme des animaux. Danser autour d’un feu rituel peut être considéré comme la cérémonie la plus primitive de l’humanité. Voir des images dans le feu fut l’une de nos premières sources de visions clairvoyantes, lorsque les groupes tribaux se rassemblaient dans l’obscurité des grottes.

Jusqu’à aujourd’hui, il existe une vieille croyance rurale dans le Somerset selon laquelle les flammes dansantes parlent, et si on les écoute au bon moment, elles révèlent l’avenir. Le nom technique de la divination par le feu est la pyromancie.

Rituel basique de la bougie

Une tradition magique complète s’est développée autour des bougies, car celles-ci sont de nos jours disponibles dans de nombreuses couleurs différentes. Aujourd’hui, peu de gens possèdent un foyer ouvert où pratiquer la pyromancie, en revanche, brûler des bougies à des fins magiques est devenu une pratique plus populaire.

Les praticiens de cet art conseillent généralement d’allumer vos bougies la nuit, en tout dernier, avant de vous mettre au lit, et en ayant pour seule pensée la réussite du rituel. Si ce n’est pas possible à ce moment, vous pouvez toutefois pratiquer ce rite à n’importe quel moment de calme où vous ne serez pas dérangé.

La bougie doit être neuve et ne devra jamais être utilisée à d’autres fins. Vous devrez également vous procurer une petite fiole d’huile d’onction, réservée uniquement à des buts magiques. Il doit s’agir d’huile végétale pure et les praticiens expérimentés utilisent parfois des huiles parfumées onéreuses. Par exemple, l’huile de santal possède une odeur agréable et convient à l’onction magique ou bien l’étrange et excitante fragrance de l’huile de patchouli est très populaire en Amérique parmi les praticiens du vaudou.

Cependant, si vous n’avez rien de tout cela, utilisez de l’huile d’olive vierge. Vous pouvez expérimenter par vous-même, en ajoutant des herbes aromatiques à l’huile, ainsi qu’un peu de résine de benjoin pour l’empêcher de rancir. Toutefois, le but principal de l’huile d’onction est simplement d’imprimer vos pensées sur la bougie, pour ainsi dire, de la consacrer à un but particulier. Depuis des temps immémoriaux, les magiciens ont utilisé l’huile d’onction lors des cérémonies de consécration.

Avant de commencer votre rituel, déterminez clairement dans votre esprit quel est votre souhait et écrivez-le sur un morceau de papier neuf. Vous placerez ce morceau de papier sous le bougeoir dans lequel votre bougie brûlera. Comme pour tout autre objet magique, le bougeoir que vous utiliserez devra être uniquement réservé à la pratique rituelle et non pour un usage ordinaire. Si vous achetez un chandelier ancien pour des cérémonies magiques, alors nettoyez-le soigneusement avant de l’utiliser, afin de le débarrasser d’autres influences qui pourraient rester imprégnées.

Toute autre source de lumière dans la pièce où vous pratiquez doit être suffisamment tamisée. Ensuite, prenez un peu de l’huile d’onction sur vos doigts et frottez doucement la bougie, en vous concentrant sur l’idée d’imprégner la bougie de vos pensées et souhaits. Cependant, ne la frottez pas simplement de haut en bas, commencez par le centre, puis du centre vers le haut, ensuite du centre vers le bas.

Enfin, placez la bougie sur son bougeoir et nettoyez l’excédant d’huile sur vos doigts à l’aide d’un linge propre ou d’un mouchoir en papier (qui est une invention moderne, bien entendu, mais très pratique).

Puis, allumez la bougie, restez assis en silence et concentrez-vous sur votre souhait. Surtout, visualisez la chose que vous souhaitez voir se réaliser, car si vous pouvez en concevoir une image mentale claire et la maintenir à l’esprit, même pour quelques secondes, sans aucun doute ni peur ni pensées perturbatrices, cela aura un puissant effet magique. Si vous préférez, visualisez votre souhait de manière symbolique, tant que l’image est claire. La bougie allumée fournit le point sur lequel vous focaliser, vous concentrer, mais il n’est pas nécessaire de regarder fixement la partie la plus lumineuse de la flamme, car cela pourrait fatiguer vos yeux. Au lieu de cela, regardez la lueur dorée de la bougie dans son ensemble. Prenez plaisir à la beauté de la flamme et remarquez ses différentes couleurs. Ou, si vous souhaitez reposer vos yeux de cette luminosité, regardez la couleur de la bougie elle-même et remémorez-vous son sens symbolique. Voici une liste des couleurs pour les bougies que l’on peut trouver dans tous les grands magasins, avec leur signification et leur pertinence pour chaque rite :

  • Blanc : développement psychique, dissiper les influences négatives.

  • Rouge : vie, vitalité, faire tourner la chance à son avantage.

  • Bleu : guérison, développement spirituel, protection occulte.

  • Vert : fertilité, prospérité, gain d’argent.

  • Jaune/or : développement intellectuel, force de l’esprit.

  • Rose : amour, amitié, bonheur.

  • Violet : pouvoir occulte, triompher.

  • Orange : optimisme, succès.

  • Noir : revanche, vengeance ; mais aussi, communion avec l’esprit des défunts.

Lors de l’achat des bougies, souvenez-vous que plus les couleurs sont franches et nettes, meilleur en sera l’effet.

Brûler des bâtons d’encens de bonne qualité favorise l’atmosphère de tout rituel occulte ; ainsi employez-en un peu lors de vos rituels destinés à la magie des bougies si possible. La meilleure façon de brûler les bâtons d’encens est celle qui se pratique en Orient, là d’où ils proviennent ; pour cela, procurez-vous un bol en métal ou en terre, remplissez-le aux trois quarts de sable et piquez-y bien droits ces bâtons d’encens. Ainsi, ils ne se renverseront pas et leurs cendres non plus.

Lorsque vous sentez que vous vous êtes concentré assez longtemps, prenez le bout de papier où vous avez inscrit votre souhait et brûlez-le dans la flamme de la bougie, en ayant à l’esprit que vous êtes en train de projeter votre vœu dans l’Autre-Monde pour qu’il puisse s’accomplir. Mouchez la bougie et si elle n’est pas entièrement consumée, vous pouvez l’envelopper dans un morceau de papier propre pour une utilisation ultérieure. Souvenez-vous cependant que vous pourrez l’utiliser uniquement afin de retravailler sur le même souhait. Pour un vœu différent, vous devrez employer une nouvelle bougie.

Telle est la tradition de la magie des bougies ; et voici un sortilège de sorcière moderne en treize vers, à utiliser lors de la cérémonie des bougies magiques :

Candle shining in the night,
With your flame enchanted,
By the powers of magic might,
May my wish be granted.
When the candle sheds its gleam,
At the mystic hour,
Let fulfilment of my dream
Gather secret power.
Flame of magic, brightly burn,
Spirit of the fire.
Let the wheel of fortune turn,
Grant me my desire.

One, two, three—so shall it be!

Bougie qui brille dans la nuit,
Par ta flamme enchantée,
Par les pouvoirs de la magie,
Que mon souhait soit exaucé.
Quand ta lueur jaillit,
A l’heure magique,
Que mon rêve prenne vie,
Et s’imprègne du pouvoir mystique.
Flamme magique, brûle avec puissance,
Esprit du feu.
Que tourne la roue de chance,
Pour me donner ce que je veux.

Un, deux, trois – ainsi soit-il !

Pyromancie, ou divination par le feu

Si vous avez la chance de posséder une cheminée ouverte, voici quelques indications pour interpréter les images qui apparaissent dans les braises ou les bûches incandescentes. Un vrai feu de bois traditionnel, avec sa merveilleuse odeur, est un vrai enchantement !

Asseyez-vous sur le tapis devant le feu, avec les lumières de la pièce tamisées. Jetez une poignée de sel sur les braises et attendez que le feu diffuse une lueur claire. Si d’autres personnes sont présentes, le silence est de rigueur : bavarder perturbe la concentration nécessaire à toute magie.

Le symbole ou l’image que vous percevez dans le feu a une grande importance. Est-il lumineux et joyeux, ou sombre et inquiétant ? Si ce que vous voyez est agréable, c’est un signe de bonne fortune. En revanche, des images telles qu’une potence, un crâne et des os croisés, ou une maison en ruine annoncent un danger.

Une belle demeure ou un château, surtout s’ils se dressent au sommet d’un escalier, symbolise une prospérité croissante. Les arbres sont également de bon augure : ils annoncent succès et bonheur. Étrangement, toutefois, les fleurs et les fruits ne sont pas considérés comme chanceux lorsqu’on les aperçoit dans le feu ; ils signifient soucis et chagrin.

Les animaux domestiques, comme les chats ou les chiens, apportent de la chance s’ils paraissent amicaux. S’ils semblent agressifs ou menaçants, cela indique la présence d’un ennemi.

Les animaux de ferme, comme les moutons, sont généralement favorables et annoncent un accroissement de richesse.

Les animaux sauvages signalent des nouvelles provenant de loin, tandis qu’un cheval annonce un voyage.

Voir un navire ou un avion dans les flammes indique également un voyage, probablement à l’étranger.

Les oiseaux en vol annoncent l’arrivée de lettres ou de nouvelles importantes.

Un fer à cheval est un symbole de chance excellente.

Une cloche peut annoncer un mariage, un berceau une naissance.

La plupart de ces présages se comprennent facilement grâce à leurs associations naturelles.

Si vous percevez un visage, il peut rappeler quelqu’un que vous connaissez ou un étranger. Un visage lumineux et éclatant présage de bonnes relations ; des traits sombres et ombrageux signalent la nécessité de rester sur vos gardes.

Une main tendue indique que quelqu’un de votre connaissance est en difficulté et a besoin d’aide, tandis qu’un poignard ou un pistolet annonce des querelles à venir.

Ces exemples ne couvrent pas tous les symboles possibles, mais ils suffisent à illustrer les principes généraux pour interpréter les messages du feu.

Deux symboles particuliers liés au feu méritent attention : l’apparition d’un pilier lumineux, ou de piliers soutenant une arche, symbolise une liaison amoureuse. Un moulin à vent, une roue ou tout objet tournant annonce un changement, pour le meilleur ou pour le pire selon qu’il soit clair ou sombre.

L’élément Eau

L’eau est un symbole universel de purification et de régénération. Les rivières, lacs et puits sacrés abondent dans les mystères de toutes les religions. Des sources comme celles de Glastonbury et de Lourdes ont acquis une merveilleuse réputation pour leurs pouvoirs de guérison. Cette réputation, si l’on s’y penche de près, remonte souvent à des temps préchrétiens.

Voir de l’eau pure d’une source jaillir de la terre est une chose merveilleuse et magique. Autrefois, on croyait que de telles sources possédaient leur esprit gardien, auquel on faisait des offrandes. C’est l’origine des cérémonies des well-dressing (décoration des puits), dont certaines sont encore pratiquées en Grande-Bretagne, et de la coutume de jeter des pièces ou des épingles dans les puits à souhait en formulant un voeu.

Un ruisseau qui s’écoule du nord au sud était autrefois réputé posséder des propriétés magiques. Il en allait de même pour l’endroit où deux cours d’eau se rejoignent. Les sorcières se rendaient à la lumière de la pleine lune en de tels lieux pour accomplir leurs rituels.

De même que le feu est le symbole de la force vitale, l’eau est le symbole des émotions. D’où le dicton : « Les eaux calmes sont profondes ». Le soleil est considéré comme le maître naturel du feu, élément masculin ; tandis que l’eau, élément féminin, est régie par la lune. Cette domination se manifeste dans le mouvement des marées, qui suivent les phases de la lune.

Les sorcières utilisent ce symbolisme lorsqu’elles se servent de l’eau à des fins de divination. Elles prennent un bol noir rempli d’eau (le vieux chaudron noir en fonte convenait parfaitement) et y laissent tomber une pièce d’argent brillante, emblème de la lune. Puis elles contemplent la pièce en argent dans l’eau, cherchant à chasser toute autre pensée jusqu’à ce que l’esprit devienne calme et tranquille comme l’eau, moment où peuvent apparaître des visions psychiques. Cette pratique doit se faire dans une lumière tamisée, de préférence à la lueur des bougies ; le meilleur moment est lorsque la lune est croissante.

Contrairement à une idée répandue, il n’est nul besoin d’une boule de cristal coûteuse pour obtenir une vision clairvoyante. Toutes sortes d’objets ont été utilisés à cet effet, très souvent des bols ou des verres d’eau. Les anciens kahunas, magiciens indigènes d’Hawaï, utilisaient une grande pierre lisse et sombre, placée dans une calebasse creusée contenant un peu d’eau. Quand le kahuna voulait utiliser la pierre magique pour obtenir des visions, il versait simplement de l’eau dessus, de sorte qu’elle devienne humide et brillante, puis contemplait sa surface luisante telle qu’elle reposait dans la calebasse. De telles pratiques sont presque aussi anciennes que l’humanité elle-même.

Le bruit d’une cascade ou des vagues battant le rivage a tendance à plonger l’esprit conscient dans un état proche de la rêverie. Ainsi, les perceptions de l’esprit intérieur peuvent remonter à la surface et transmettre leur message au voyant. Les magiciens naturels de tous les âges ont appris à écouter ainsi les sons de la nature.

Le véritable poète, plus que tout autre, est un magicien naturel. William Blake, profondément intéressé par les traditions des druides, écrivait :

Hear the voice of the Bard!

Who Present, Past and Future sees;
Whose ears have heard
The Holy Word
That walk’d among the ancient trees …

Écoutez la voix du Barde !

Qui voit le Présent, le Passé et l’Avenir ;
Dont les oreilles ont entendu
La Parole Sainte
Qui marchait parmi les arbres anciens…

L’élément Air

Le soupir et le bruissement du vent font partie de la magie de l’air. Comme le battement des vagues, ils apaisent l’esprit conscient et font taire la multitude des pensées. Alors, les perceptions peuvent s’éveiller. C’est peut-être là le véritable sens qui se cache derrière les nombreux bosquets sacrés que les anciennes religions ont préservés. Les druides avaient leurs bois de chênes, tout comme la déesse Diane à Nemi. Le mot « druide » vient de l’ancien gallois derw-ydd, signifiant « voyant du chêne ».

Certaines personnes sensibles peuvent être réceptives aux sons de la nature à un tel point qu’elles entendent réellement des voix ou des bribes de paroles dans le murmure d’un ruisseau ou le cri du vent. Un coquillage peut également leur renvoyer une voix de cette manière. La plupart d’entre nous, enfants, avons tenu un grand coquillage creux contre notre oreille et entendu le bruit de la mer. Autrefois, un magicien aurait peut-être entendu non seulement l’écho des vagues, mais aussi les voix des nymphes marines l’appelant.

Il ne fait aucun doute que l’esprit même de la personne sensible insuffle les mots que ces voix prononcent ; mais leur message peut néanmoins être vrai.

Une autre manifestation de la magie de l’air se trouve dans le secret de notre souffle. Les yogis d’Orient ont développé toute une science autour de différentes méthodes de respiration, qui nécessiterait un livre entier pour être exposée. L’un de ses principes fondamentaux est que l’air que nous respirons contient un principe vital appelé prana, et que, par une respiration régulière et rythmée, nous pouvons recharger notre vitalité en absorbant davantage de prana de l’air.

Certes, nous pouvons survivre quelque temps sans nourriture ni eau ; mais nous ne pouvons pas vivre sans air, ce qui signifie qu’il contient des principes essentiels au maintien de la vie. Respirer profondément un air pur nous revitalise, que nous adhérions ou non aux principes du Yoga.

Une façon de se revitaliser par la respiration rythmée consiste à faire une promenade à la campagne, ou du moins dans un endroit où l’on n’a pas à éviter sans cesse la circulation. Puis, synchronisez votre respiration en prenant le même temps pour l’inspiration et l’expiration, avec une pause entre chacune. Il n’est toutefois pas nécessaire de marcher en haletant et en soufflant fortement, cela n’aurait aucun effet. Marchez simplement à un rythme naturel et tranquille, en laissant le souffle aller et venir doucement ; mais il faut respirer profondément, et toujours par le nez.

Comptez 1-2-3-4 pour inspirer, puis faites une pause en comptant 1-2, et ainsi de suite. Ce rythme convient à la personne moyenne, bien que certains puissent le modifier si leur rythme naturel est différent. Ce qui importe, c’est la respiration rythmée, synchronisée avec vos pas. Agissez toujours de manière naturelle et équilibrée, sans effort, et l’effet sera bénéfique à la fois physiquement et psychiquement.

Gardez à l’esprit que vous absorbez la vitalité de l’air et la stockez dans votre plexus solaire, la zone juste au-dessus du nombril, qui est le grand réservoir d’énergie vitale du corps. Vous constaterez que cet exercice fonctionne mieux par une journée ensoleillée et fraîche. Inhalez la merveilleuse vie que le soleil répand dans l’atmosphère ; expirez non seulement les impuretés physiques, mais aussi toutes vos inquiétudes, doutes et déceptions : laissez la brise les emporter. Par des moyens aussi simples que celui-ci, vous pouvez découvrir la véritable magie de la nature.

L’élément Terre

La magie de la terre est également un sujet sur lequel des livres entiers pourraient et ont été écrits. La déesse de la terre était vénérée dans les temps anciens sous le nom de Magna Mater, ou Grande Mère, de laquelle toutes les choses de ce monde physique naissent et à laquelle tout doit retourner, pour être régénéré et renaître. La part principale de sa magie réside dans la connaissance des herbes, des fleurs et des arbres, qui fera l’objet d’un chapitre à part entière plus loin dans ce livre.

Nous pouvons cependant ressentir un peu de la magie de la terre en marchant ou en dansant pieds nus sur l’herbe douce, laissant pénétrer en nous le pouvoir vital et régénérateur de la terre, la plus ancienne des choses et pourtant éternellement jeune. Nous pouvons aussi suivre du regard les formes de la terre : les collines et vallées ondulantes, la silhouette d’un rocher usé par le temps et couvert de lichen, la manière dont les arbres poussent vers le ciel et étendent leurs branches en formes diverses et harmonieuses. Combien de fois regardons-nous vraiment les choses ? Lorsque nous le faisons, dans un lieu paisible, nous pouvons atteindre par ce moyen la même qualité de perception que celle que procure l’écoute du vent ou des vagues. En utilisant correctement nos cinq sens, le sixième sens intérieur s’y ajoute naturellement.