La saison des sorcières

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La saison des sorcières. Par William E. Brown (pigiste chez World), traduction Véro.

Bob Barr, du Congrès est un autre chasseur de sorcières. Il a révélé un secret bien gardé par l’armée : depuis deux ans des rituels païens ont été autorisés par le Pentagone, dans diverses bases militaires du pays. Les rituels mensuels, pratiqués par les adhérents de divers groupes connectés au mouvement wica, ont lieu dans un camp scout de Ft Hood près d’Austin, Texas, et dans une demi-douzaine d’autres installations.

Les dires de Monsieur Barr sont tournés en ridicule par les wicas, qui les disent bêtement bigots. Mais ce n’est pas là toute l’histoire. Ce que l’on oublie de dire lorsqu’on parle de ce conflit, c’est l’influence grandissante de la wica au cours des dernières années.

Les wicas font tout leur possible pour effacer les stéréotypes négatifs au sujet des sorcières et obtiennent un certain succès. Au jour d’aujourd’hui ils ressemblent bien plus à la gentille sorcière Glinda qu’à la méchante sorcière de l’ouest. La wica a pris de l’ampleur, tant au niveau du nombre d’adhérents, que de son influence, et il semble que partout il y ait de merveilleuses sorcières. Elles sont dans le coup, elles sont cool et elles ont du pouvoir.

Se basant sur les religions tribales européennes qui honorent la nature, les wicans essayent de restaurer une révérence pour le divin en toute chose, et un retour à la célébration des cycles et des rythmes naturels de la terre. Ils affirment haut et fort que la wica, fréquemment appelée « paganisme » ou « ancienne religion », n’a rien à voir avec le satanisme. Les principes de la croyance wica disent « nous n’acceptons pas le concept de mal absolu, et donc nous ne pouvons honorer une entité connue sous le nom de Satan ou du Diable ».

La wica, en tant que mouvement moderne, trouve ses racines en 1962, quand deux disciples de Gerald Gardner, le sorcier anglais bien connu, immigrèrent aux Etats-Unis et commencèrent à enseigner la wica. A peine deux ans plus tard, la série télévisée « ma sorcière bien aimée » débuta sur les chaînes nationales. La superbe Elisabeth Montgomery luttait quotidiennement contre les soucis que connaissent toutes les femmes au foyer, avec humour, créativité, et pouvoirs surnaturels. La série dura de 1964 à 1972 et fut nominée pour 23 Emmy awards.

Mais il fallut un certain temps pour que les sorcières trouvent une place au grand jour. Les wicas étaient peu nombreux, et subissaient des préjudices de la part de la société chrétienne américaine. Mais, tandis que les sorcières se tenaient dans l’ombre, la wica prenait tranquillement de l’importance en même temps que se répandaient les philosophies New-Age.

A présent les sorcières sont de retour avec une vengeance qui peut se compter en millions de dollars. A la télévision les programmations de « ma sorcière bien aimée » reviennent régulièrement, auxquelles s’ajoutent « Sabrina l’apprentie sorcière » et « Charmed ». Le succès inattendu de « Practical magic » (1998 NDLT) avec Nicole Kidman et Sandra Bullock, et celui du futur « j’ai épousé une sorcière » avec également Nicole Kidman (la nouvelle « witch babe ») et son époux scientologue Tom Cruise, marque le début d’un renouveau du genre.

La popularité de la wica dans la culture actuelle n’est pas due au hasard. Les notions de tolérance, de paix et de pouvoir vont dans le sens du courant de la spiritualité américaine. Les wicas prônent la tolérance envers les autres, et la liberté pour chacun de croire et d’honorer qui et comme il l’entend. Ils ont une animosité naturelle envers la chrétienté, car les chrétiens disent posséder « la seule vérité et le seul vrai chemin ». Mais la promesse de pouvoir et de contrôle conduit la wica vers sa popularité actuelle. A la fin de toutes les revues féminines il y a des pages consacrées aux horoscopes, à la numérologie, et autres expressions du moi psychique. Ajoutez à ce savoir le fait que les wicas pratiquent des charmes pour leur compte propre, ou pour régler des problèmes, et vous n’obtiendrez rien de moins que l’ultime accès au pouvoir.

La wica new-age n’a rien de neuf, elle ressemble beaucoup à l’ancien transcendantalisme, qui est du même jus que les religions orientales. Les wicans disent : « nous ne sommes pas tributaires de traditions d’un autre temps, et d’autres cultures, et nous ne devons d’allégeance à aucune personne ou pouvoir plus grands que ce que la divinité manifeste à travers nous ».

Cette vision est, comme le dit C S Lewis, « le penchant naturel de l’esprit humain. C’est l’attitude qu’adopte automatiquement l’humain quand il est livré à lui même ».

Sans révélation, notre réponse naturelle est de déifier non seulement le monde autour de nous, mais aussi nous-mêmes. La dépravation est remplacée par la divinité et la réincarnation nous laisse un espoir pour une vie future. L’Apôtre Paul toutefois nous rappelait que la vérité ne commence pas avec la terre, mais avec la personne du Christ « Prenez garde que quiconque ne vous emprisonne avec une philosophie creuse et décevante, qui dépendrait de la tradition humaine et des principes de base de ce monde, plutôt que de Christ » (Colossians 2)

Tandis que Bob Barr est susceptible de ne pas gagner son combat législatif dans notre environnement pluralistique, les chrétiens doivent tenir compte du fait que les racines de la wica sont profondément ancrées dans un sol ancien. Les sorcières essayent à toute force de faire oublier leur mauvaise image, mais la quête de pouvoir séparée de la vérité conduira à quelque chose de tordu qui se pointe à l’horizon.