L’homme vert

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The Green Man. Extrait de : ABC of Witchcraft, par Doreen Valiente. Traduction & adaptation : Lune.

L’homme vert est l’un des motifs les plus fréquents et les plus beaux de l’art médiéval. Cette figure représente un visage humain entouré de feuillage à travers lequel il semble épier. Souvent, des branches feuillues sont représentées sortant de la bouche de cette figure, comme si, d’une certaine façon, elle était en train de les souffler. Certaines des plus anciennes représentations de l’homme vert le montrent portant des cornes.

Il représente l’esprit des arbres et les végétaux de la terre ; le dieu des bois. Par conséquent, il s’agit clairement d’une divinité païenne. Pourtant, il est apparaît fréquemment dans les décors de nos plus vieilles églises et cathédrales, en particulier sur des éléments tels que les clefs de voûte et les petites consoles appelées miséricordes.

« The Green Man » (L’homme vert) apparaît également comme un ancien nom pour les auberges ; même si, ici, on l’explique généralement comme représentant soit un apothicaire d’autrefois qui récoltait les herbes, soit comme un forestier vêtu de vert lincoln.

Dans les pièces et coutumes folkloriques (ndlt : anglaises), nous trouvons l’homme vert sous le couvert de « Green Jack » ou « Green George ». Ce rôle était interprété par un homme qui apparaissait parmi les fêtards de la fête de mai, couvert d’une sorte de cadre fait de guirlandes de feuilles, de sorte que son visage semble épier à travers le feuillage, comme les figures sculptées des vieilles églises. À Castelton dans le Derbyshire, où la cérémonie se perpétue encore, il monte à cheval sous le nom de Garland King (ndlt : Roi Guirlande).

L’homme vert, en tant que dieu des bois, est un vestige des anciens rites et croyances païens. Et sa popularité comme motif des décors d’église prouve que, pendant longtemps en Grande-Bretagne, les concepts païens et chrétiens ont coexisté. Lorsqu’il est utilisé en décoration, l’homme vert est parfois appelé « masque feuillu » et les feuilles qui l’encadrent sont le plus souvent du chêne, l’ancien arbre sacré de la Grande-Bretagne. Ainsi, s’agit-il peut-être de l’esprit dont Reginald Scot nous parle dans son livre Discoverie of Witchcraft (1584) “the man in the oke” (ndlt : l’homme dans le chêne) qui faisait partie de la terrible compagnie des êtres surnaturels, que la servante de sa mère avait l’habitude d’utiliser pour lui faire peur lorsqu’il était enfant.

J’ai appris, par une sorcière contemporaine de Grande-Bretagne qui prétendait détenir un savoir traditionnel, que « Green Jack’s Children » (ndlt : littéralement les enfants de Jacques le Vert) était un ancien nom donné aux personnes qui étaient secrètement dévouées à la tradition païenne. Jusqu’à présent, je n’ai pu obtenir aucune confirmation à ce sujet, mais il ne fait aucun doute que la couleur verte a toujours été considérée comme plutôt mystérieuse, même de nos jours. Certaines personnes pensent qu’elle porte malheur et cela semble venir de l’idée qu’il s’agit de la couleur des fées et que celles-ci s’offusqueraient que des intrus la portent. C’est une couleur de sorcières, comme sa complémentaire, le rouge écarlate. D’une certaine façon, toutes deux sont les couleurs de la vie, le vert des végétaux et l’écarlate de la vie animale.

Photo : Tous droits réservés par Janet Marshall LRPS. Homme vert, clef de voûte de la cathédrale de Norwich.