Divers [propos de Gardner sur la wicca]

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Autre…

Qu’est-ce qu’une sorcière retire de la sorcellerie ? D’une part, elle a la satisfaction de savoir qu’elle sert un credo qu’elle croit vrai. De nos jours, beaucoup de gens n’ont que le plaisir simple d’être eux-mêmes et de s’adonner à ce qui les intéresse, parmi des amis qui les comprennent. Pour certains, il est amusant de faire partie d’une société secrète. C’est un type de divertissement inoffensif, proposé par de nombreuses organisations telles que la franc-maçonnerie.

Mais la sorcellerie peut offrir bien davantage. Si vous possédez un quelconque pouvoir, vous serez parmi des personnes qui vous enseigneront comment l’utiliser. Comme l’a dit une sorcière à un journaliste : « Ce que j’en retire ? J’ai une vie avec d’infinies possibilités qui me satisfait pleinement sur tous les plans de la conscience. J’ai le pouvoir de voyager dans d’autres dimensions et royaumes de l’être. Je communique avec des entités, diverses formes de vie et, en développant en moi des talents nouveaux et magiques, j’ai acquis certains pouvoirs de perception extra-sensorielle. J’ai les connaissances et la capacité de provoquer tout ce que je veux vraiment dans ma propre vie. Je fais l’expérience de formes de plaisir dont l’existence même est inconnue à la majorité des gens. J’ai vaincu la peur. J’ai découvert la structure organisée derrière des choses apparemment sans rapport. »

Une autre femme, convertie à la sorcellerie, m’a dit : « lorsque j’étais petite fille, j’avais une peur panique du noir et de rester seule, car j’éprouvais souvent la sensation de présences invisibles autour de moi. Nous n’avons jamais été encouragés à tenter de comprendre le monde des esprits. Le sujet des « esprits » était soit totalement banni des conversations, soit considéré avec terreur comme maléfique. Toutefois, depuis que j’ai étudié ces choses je n’en ai plus peur. À présent, je comprends que ce n’est pas parce qu’une entité est désincarnée qu’elle est nécessairement mauvaise, simplement ces esprits sont comme les êtres humains sur ce point ; certains sont des compagnons souhaitables et d’autres pas. Je sais maintenant comment gérer les « indésirables », alors je ne les redoute plus. C’est l’une des choses que la sorcellerie a faites pour moi. »1

La Sorcellerie en Grande-Bretagne

« Elles (les sorcières) sont sincères dans leur conviction satanique selon laquelle leur culte est l’ancienne religion de la Grande-Bretagne ; elles affirment qu’elle est plus ancienne que le Christianisme et supérieure à lui. »

Ce paragraphe a figuré dans une série d’articles sur la sorcellerie publiée dans un journal du dimanche. C’est parfaitement vrai. Je suis une sorcière et c’est ce que je crois. Le seul terme avec lequel je suis en désaccord est « satanique ». Que ma religion soit supérieure ou non au christianisme est une question d’opinion, mais qu’elle soit bien plus ancienne est un fait, comme vous le diront d’éminents anthropologues.

Alors pourquoi les gens persistent-ils à m’accuser d’adorer le diable ? L’idée du diable est propre au christianisme. Le bouc émissaire que les hommes ont inventé pour excuser leurs propres folies et crimes. Je ne crois pas au diable, alors comment pourrais-je l’adorer ? À qui les sorcières vouent-elles un culte ? Elles vénèrent les anciens Dieux de cette terre de Grande-Bretagne, dont la tradition est profondément enracinée dans le sol britannique. Les anciens Dieux ne sont pas morts, je le sais d’expérience.

Au cours de la dernière guerre, un coven de sorcières a invoqué les Dieux anciens pour protéger ce pays de la menace d’invasion d’Hitler, comme l’avaient fait leurs ancêtres contre Napoléon et, plus tôt encore, contre l’Armada espagnole (ou telle que l’histoire nous a été transmise.) Je les ai vues les invoquer dans de nombreux buts et je les ai invoqués moi-même ; mais je ne les ai jamais vues accomplir d’invocation dans de mauvaises intentions. Et ces buts ont été atteints si souvent qu’appeler cela des coïncidences, comme beaucoup le voudraient, exigerait un plus gros effort de crédulité, s’ils ne connaissaient pas tous les détails, que de croire qu’il y a du vrai là-dedans.

Vous voulez savoir comment se déroulent les cérémonies. Eh bien, je peux vous dire ceci, elles ne comportent pas les obscénités ridicules qui leur sont si souvent attribuées. Combien de sorcières y a-t-il en Grande-Bretagne ? Très peu de véritables, et la plupart d’entre elles viennent de familles sorcières au sein desquelles la tradition a été transmise. Nous croyons en la réincarnation et que ceux qui ont appartenu au culte dans des vies antérieures retourneront à lui. Nous n’avons nul besoin de « duper » ou de « piéger » qui que ce soit dans les filets de la sorcellerie. Les nôtres viendront à nous. Quand les gens veulent nous rejoindre, nous savons s’ils sont des nôtres ou non. Les amateurs de sensations fortes en quête de rites infâmes et érotiques, sachez que nous ne voulons pas de vous !

Nous nous réunissons pour célébrer nos rites dans la nature, aussi loin que possible de la prétendue civilisation. Peut-être dans un cercle de pierres usées par le temps ou au sommet d’une colline ou encore dans les profondeurs d’une forêt. Dans ces endroits, et non dans de luxueux appartements comme cela a été décrit, nous nous sentons proches des puissances invisibles de l’univers  ; nous pouvons entonner de vieilles chansons dans un langage perdu, exécuter les anciennes danses et accomplir d’autres choses dont je ne peux vous parler (même si elles ne sont ni mauvaises ni obscènes.) Et viennent les anciens Dieux. J’ai été possédée par la Déesse des sorcières ; c’était comme si je brûlais d’un feu froid et blanc. Une autre fille que je connais a vécu la même expérience et son visage a tant changé qu’elle semblait être une personne différente.

J’ai également fait l’expérience de sortir hors de mon corps et de rendre visite à une personne qui se trouvait à des centaines de kilomètres ; j’ai pu plus tard identifier, en chair et en os, les choses que j’avais vues lors de cette visite « astrale ». (D’ailleurs, c’est ce pouvoir qui est à l’origine de l’ancienne idée selon laquelle les sorcières volaient !) Et j’ai vu au cours d’une cérémonie le pouvoir s’élever du corps du grand prêtre, telles de fines et légères spirales de fumée.

J’ai vu aussi des esprits se joindre au rite ; mais il s’agissait d’esprits d’hommes et de femmes (non pas des démons) et j’ai senti qu’ils venaient en amis. L’un de nos rites consiste à demander au Seigneur des portes de la mort de permettre à nos amis, qui sont passés dans son royaume, de revenir pendant un moment pour parler avec nous. Si je vous dis qu’ils sont revenus, que je leur ai parlé et qu’ils m’ont répondu, vous ne me croirez peut-être pas ; mais c’est la vérité et je connais d’autres personnes qui ont vécu la même expérience.

Pensez-vous vraiment que si la sorcellerie n’était qu’un tissu d’obscénités et d’absurdités ou une parodie de la religion chrétienne, elle se serait perpétuée de génération en génération, de siècle en siècle ? Pourquoi donc, si la sorcellerie n’est pas maléfique, l’Église s’oppose-t-elle à nous ? Ma réponse est : parce qu’elle a peur de nous. Elle sait qu’au cours des siècles de persécution, elle n’est pas parvenue à nous éradiquer et ne le pourra jamais, en outre elle a perdu son emprise sur les gens, qui sont aujourd’hui insatisfaits de ses dogmes. C’est pourquoi elle nous craint, comme elle l’a toujours fait : comme une rivale. Je pense qu’un jour les peuples du monde se détourneront de la voie de la civilisation orthodoxe et scientifique qui s’est révélée si pleine d’embûches et retourneront à la vie et à la religion de la nature.2

Quelqu’un d’autre a déclaré : « Nous choisissons toujours ceux qui possèdent un peu de pouvoir immanent et nous leur donnons un enseignement. Ils s’entraînent par deux et développent ces pouvoirs. Nous cherchons simplement à vivre paisiblement, à adorer nos dieux à notre manière, à prendre du bon temps à notre façon, à être heureux et en paix. L’Art vient seulement en développant votre pouvoir personnel et non pas d’un coup de baguette magique. C’est une expérience mystique étrange. Vous vous sentez différent, comme si vous vous étiez dépouillé d’innombrables impuretés. Il y a un curieux mystère de dévotion, délicat comme un rêve. C’est comme si j’étais en transe durant les rites. Je me souviens à peine de ce qu’il s’est passé. Quelque chose semble avoir effleuré mon âme et j’y repense toujours avec excitation : les anciens secrets de joie et de terreur me fouettent les sangs. »

Rappelez-vous ceci : vous ne pourrez jamais avancer si votre sang n’est pas exalté et stimulé, car en vérité « le sang est la vie ». Le fait est que les rites affectent un grand nombre de personnes, sinon toutes, d’une curieuse façon et celles-ci se sentent généralement beaucoup mieux après les avoir accomplis. Ce n’est pas uniquement de la suggestion, car les initiés qui n’en savent rien ressentent la même chose.3

Je dois d’abord préciser que je suis seulement un humble membre d’un coven. Je ne suis en aucun cas son chef ou leader et je dois faire ce que l’on me dit.4

La sorcellerie n’était pas un culte pour tout le monde, pas plus qu’elle l’est aujourd’hui. À moins d’éprouver une attirance pour l’occulte, un sentiment d’émerveillement et l’intuition de pouvoir glisser hors de ce monde pendant quelques instants et d’accéder à l’autre monde féerique, la sorcellerie ne vous sera d’aucune utilité. Grâce à elle, vous pouvez parvenir à un état de paix, à apaiser votre nervosité et à bien d’autres bienfaits rien qu’avec de la camaraderie, mais pour bénéficier d’effets plus fondamentaux vous devez tenter de développer tout pouvoir occulte latent. Toutefois il est inutile d’essayer de développer ces pouvoirs, à moins d’avoir du temps et le bon partenaire. Et ce n’est pas un endroit où amener votre tante célibataire, même si elle est romantique, car les sorcières, soyons réalistes, ont peu d’inhibitions et si elles veulent produire certains effets, elles doivent le faire dans le plus simple appareil.5

Après avoir écrit ceci, j’ai reçu une lettre datée du 19 septembre 1952, me narrant une assemblée tenue dans un bois du sud de l’Angleterre environ deux mois auparavant, dans la traditionnelle nudité (heureusement, il faisait chaud.) Elles ont projeté le cercle avec l’Athamé, elles ont exécuté les danses de fertilité sur des balais, célébré les rites saisonniers appropriés ainsi que d’autres rites et ont accompli certaines des anciennes danses. La lettre mentionnait aussi trois assemblées en intérieur au cours des derniers mois durant lesquelles tout avait été fait de manière très satisfaisante et les sortilèges effectués avaient réussi !6

Les sorcières sont des farceuses consommées. C’est en partie leur marque de fabrique.7

Le regretté Aleister Crowley apprenait à bêler à ses disciples, « Fais ce que tu voudras sera toute la loi’. Ils ont découvert trop tard ce que cela signifiait en pratique : « Fais ce que veut Aleister Crowley sera toute la loi. »8

Gardner possède une charte venant de Crowley, l’autorisant à accomplir les rites de l’O.T.O., même s’il ne l’a jamais fait… « Je n’en ai ni l’argent, ni l’énergie, ni le temps. »

Les mouvements d’attaque et de défense entre les sorcières et la presse n’étaient, toutefois, pas la majorité des activités qui faisaient rage. Au beau milieu de ces périodes de publicité, une figure nouvelle émergea. Il s’agissait d’une sorcière autoproclamée [Ndlt : il s’agit d’un homme] qui prétendait avoir hérité de certaines reliques sorcières et qui voulait prendre le contrôle du musée [de la sorcellerie]. Pourquoi et comment cette idée lui est-elle venue reste incertain (car il n’avait pas connaissance du genre de rites sorciers pratiqués par la Wica.)9

Les journaux emploient des termes à sensations, il est question de tambours vaudous, de boissons gratuites, de chants et de danses, ce qui donne une certaine connotation vaudoue, mais ce n’est pas l’art des sorcières.10

À propos d’un autre article de journaux à sensation : Qu’a à voir le « sang égyptien » avec la figure d’autorité d’un coven britannique ? Doit-on en déduire que les Égyptiens sont des sorcières ? Quand je suis allé là-bas, ils étaient tous musulmans et coptes. Mais on considère préférable pour la Grande Prêtresse d’une communauté vaudoue d’avoir du sang noir. Les noirs américains et antillais croient que toute magie vient d’Égypte, et donc une personne qui serait à moitié égyptienne aurait une certaine autorité magique parmi eux. De cette façon seulement pourrait s’expliquer la déclaration extraordinaire que fait la grande prêtresse lors de son initiation. Je ne souhaite en aucun cas sembler défendre les pratiques qu’elle a décrites. Au contraire, je les trouve profondément néfastes, stupides et méchantes. Mais prétendre qu’il s’agit de « sorcellerie » et que les gens qui les pratiquent sont des « sorcières » organisées en « covens sorciers » est ridicule et faux.11

Il existait plusieurs armées privées en fonction à l’époque (1930) et Gardner, en quête d’une vie plus libre et aventureuse, rejoignit l’une d’entre elles. Car il s’est toujours senti à l’aise avec les armes, comme si une sorte de mémoire héritée lui disait que cela faisait partie de son vrai soi. Il a rejoint la Legion of Frontiersmen. Ses membres étaient principalement des colons, des hommes expérimentés, aguerris à la brousse ou au désert et qui portaient toujours des armes. Ces précurseurs des commandos étaient formés à donner des instructions au combat dans les régions difficiles. C’était en réaction au manque de préparation britannique, révélée si dramatiquement lors de la Guerre des Boers, alors que pratiquement aucun des citoyens qui s’étaient portés volontaires en si grand nombre n’avaient vu de fusil de leur vie.

Cette légion et des mouvements analogues devaient remporter plus de succès, huit ou neuf ans plus tard, dans leur lutte contre les Allemands. Gardner a pu étudier ces méthodes de combat qu’il a rapportées à Ceylan où il est devenu membre du Planter’s Rifle Corps.12

1938. La région de la New Forest était le seul endroit en Angleterre où il [Gardner] avait des amis et il a réussi à y trouver une maison où furent dûment installées sa femme et sa collection. C’était la fin de l’année, le club naturiste auquel il avait adhéré était fermé pour l’hiver et il fut forcé de se débrouiller tout seul. Lors d’une de ses longues balades à vélo, Gardner est tombé sur un curieux bâtiment à Christchurch. Gravée dans la pierre, la légende disait : LE PREMIER THÉÂTRE ROSICRUCIEN EN ANGLETERRE. Il devait découvrir plus tard ce que cela signifiait. C’est cette découverte qui l’a conduit à intégrer le culte des sorcières.13

Or donc, aux assemblées [du premier théâtre rosicrucien], Gardner avait remarqué un groupe de personnes qui se tenait à part. Ils paraissaient plutôt intimidés par les autres et restaient entre eux. Cependant, c’étaient les membres les plus intéressants. Contrairement à beaucoup d’autres, ils devaient gagner leur vie, ils étaient gais et optimistes, et ils avaient un réel intérêt pour les sciences occultes. Ils avaient lu avec attention de nombreux livres sur le sujet : à la différence de la grande majorité censée avoir tout lu, mais qui ne connaissait rien.

Gardner s’est tout de suite senti à l’aise en leur compagnie. Il était invité chez eux et il a eu de nombreux entretiens avec eux. Un jour est venu où l’un d’eux lui a dit : « je t’ai déjà rencontré ». Intéressé, Gardner a demandé où. « Dans une vie antérieure. » Ils se sont alors tous rassemblés autour de lui et ont convenu que tel était le cas. Ce qui fut tout à fait remarquable pour Gardner c’est que l’un d’entre eux a ensuite décrit une scène : « Exactement comme celle que j’avais écrite dans ‘A Goddess Arrives’ qui, en fait, fut publiée la semaine suivante. »

Alors quelqu’un a dit : « Tu étais des nôtres autrefois : pourquoi ne pas revenir parmi nous ? »

« Dès lors, je me suis beaucoup attaché à eux et j’ai découvert qu’ils avaient toutes sortes de croyances magiques », poursuit Gardner. « Ils ont été très intéressés lorsque je leur ai dit qu’une de mes ancêtres avait été brûlée vive, en tant que sorcière, à Newborough en Écosse vers 1640 ; bien que je n’ai pas parlé de Grand-Père. Et j’aurais traversé vents et marées pour chacun d’entre eux. »

Il était persuadé qu’ils avaient un secret, car il devait bien y avoir quelque chose qui leur permettait de prendre les affronts au théâtre avec détachement. Il continuait à penser qu’ils devaient pratiquer une sorte de Yoga ou quelque chose dans ce genre. Il leur a demandé pourquoi ils faisaient partie de cette communauté et s’ils croyaient qu’Aurelius avait quelque chose à offrir. Ils lui ont expliqué qu’ils avaient été co-maçons et qu’ils avaient suivi Mabs (Mrs Scott) lorsqu’elle s’était installée à cet endroit. Ils ont ajouté qu’ils appréciaient la camaraderie.

Gardner se réjouissait à l’idée que leur secret lui soit révélé. Ainsi, quelques jours après le début de la guerre, il fut emmené dans une grande maison du voisinage. Celle-ci appartenait à « Old Dorothy », une dame de renom dans la région et très fortunée. Elle portait invariablement un collier de perles, d’une valeur environnant les 5000 livres de l’époque.

C’est dans cette maison qu’il a été initié au sein de la sorcellerie. Il a tout d’abord été très amusé lorsqu’il a été déshabillé et conduit dans un endroit, « correctement préparé » pour passer son initiation.

C’est à la moitié du rite que le terme Wica a été prononcé pour la première fois : « et j’ai alors su que ce que je pensais éteint depuis des centaines d’années avait survécu. »

Son premier sentiment à ce propos fut : « Comme il est merveilleux de penser que ces choses subsistent encore. » Son intérêt en tant que folkloriste avait été éveillé. Jusque-là, son opinion à propos de la sorcellerie reposait sur l’idée que les sorcières tuaient dans le but d’obtenir du pouvoir ou d’en générer. Et il croyait que leurs persécutions étaient pleinement justifiées. Il a compris que ses amis, après avoir suivi Mabs quand elle a déménagé, avaient découvert un ancien coven et qu’ils étaient restés ici pour cette raison. « J’ai découvert qu’Old Dorothy et d’autres comme elle, ainsi que de nombreux habitants de la New Forest, avaient gardé la flamme bien vivante. C’était, je pense, la plus belle nuit de ma vie. Dans le plus pur style sorcier, nous avons ensuite dansé jusqu’à l’aube. »

Pour la première fois, il a réalisé que le pouvoir des sorcières venait du corps même du croyant. Il était d’avis que tout ceci devait être su par tout le monde et s’il pouvait mettre ses nouvelles connaissances à la disposition de tous, les oppositions au culte disparaîtraient. Mais sa requête pour qu’on lui permette d’écrire à ce sujet fut rejetée. Personne ne devait jamais rien savoir. L’interdiction ne fut levée (et seulement partiellement) qu’à la mort de Dorothy.

Quelle était la vérité au sujet de la religion des sorcières ? Les documents publiés par des chercheurs en Histoire et les informations communiquées depuis par Gardner sur les mille dernières années, montrent clairement que pas une, mais plusieurs religions païennes ont survécu au christianisme imposé en Europe. D’autres ont pu apparaître ou se développer indépendamment. Dans les écrits anciens et les lois ecclésiastiques, ces croyances sont reconnues comme des sectes ou cultes religieux (hérétiques et païens sans doute, mais comme des religions néanmoins). C’est un développement beaucoup plus tardif dans la pensée inquisitoriale qui les a toutes regroupées en une religion, pour en faire un complot diabolique contre l’église.

Le culte de fertilité, représenté par le groupe dont faisait maintenant partie Gardner, était l’une de ces religions, prétendait être le plus ancien, appelé la Wica par ses membres. Ainsi, ce sont les sorcières d’aujourd’hui.14

1 Gardner 2 37-38

2 Gardner 2 231-232

3 Gardner 1 140-141

4 Gardner 1 138

5 Gardner 1 29

6 Gardner 1 54

7 Gardner 1 27

8 Gardner 2 182

9 GGW 194

10 GGW 197

11 Gardner 2 221

12 GGW 119

13 GGW 159

14 GGW 164-166