Les pathologies spirituelles selon les époques

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Par Artus.

En ce moment, je lis Israel Regardie. Il conseille à toute personne qui part dans une quête spirituelle de faire une thérapie avec un psy reichien. À moins d’habiter en région parisienne, je ne suis pas certain que cela soit très facile à trouver en France à notre époque. Mais ce n’est pas le sujet de l’article. Ce qui m’étonne, c’est qu’il est obnubilé par l’inflation du moi.

Si vous ne connaissez pas le concept d’inflation du moi, c’est assez simple. Nous sommes limités par nature. Lors d’expériences spirituelles, nous pouvons goûter à l’illimité. L’inflation du moi se produit lorsque nous perdons de vue nos limites et que nous nous identifions à l’illimité. Il ne s’agit pas d’un simple excès d’orgueil, mais un état véritablement pathologique. Cela peut se manifester de différentes façons, du prophète persuadé qu’il a un message de la plus haute importance à communiquer à l’humanité au messie qui croit qu’il va sauver le monde.

J’étais déjà étonné que Jung considère l’inflation du moi comme le plus grand risque pour une personne en recherche de spirituel. Parce que, même si l’on connaît tous des cas d’inflation du moi, cela reste plutôt rare. Aujourd’hui, notre problème est plutôt lié à l’ombre. Après une expérience lumineuse, nous vivons parfois des prises de conscience difficiles et le remue-ménage qui va avec. Bien des personnes n’arrivent jamais à apprivoiser leurs démons et elles finissent par mettre de côté toutes les pratiques un peu trop lumineuses. Pour ma part, c’est cette rencontre avec l’ombre qui m’a causé le plus de difficultés, jusqu’à ce que j’apprenne à être un peu plus à l’aise avec tout ce que je peux trouver en moi. Et même si la plupart des gens ne veulent pas trop se l’avouer, j’observe ce problème d’ombre chez toutes les personnes qui cherchent à vivre des expériences spirituelles.

Pour en revenir à l’inflation du moi, cela nous arrive tous plus ou moins après une expérience particulièrement marquante, d’être un peu trop exalté. Mais généralement, on reste discret et on redescend assez vite. J’ai toujours pensé que Jung avait fait une généralité de sa propre pathologie. Mais comme Regardie décrit l’inflation du moi comme un fléau qu’il a communément observé autour de lui, je me dis que c’était peut-être plus commun à son époque. Ou alors, ce n’est pas une question d’époque, mais de « milieu ».

Ce qu’il faut retenir de cela, c’est que le psychisme évolue avec les époques et les cultures. Ceux qui pensent que plus la recette est ancienne, plus elle est fiable se trompent. Il faut réinventer la spiritualité à chaque époque. Ce qui était vrai il y a un siècle ne l’est plus forcément aujourd’hui. Même si les grands principes restent universels, certains éléments changent avec les époques.

Pour donner un exemple, lorsque madame Guyon dit qu’il suffit d’être dans l’amour et que nous ne risquons rien, car Dieu est avec nous, elle n’a certainement n’a pas connu les problèmes d’ombre que nous avons aujourd’hui. Nous n’avons plus la confiance en Dieu des gens de son époque et vivre dans la lumière est probablement beaucoup plus complexe actuellement.

Pour finir, nous avons tendance à la psychophobie et de nombreuses personnes ont honte de connaître ce genre de difficultés. Mais il n’y a pas de honte à avoir. Même si ce n’est pas le sujet le plus populaire, on connaît tous cela.