Non, les alewives du Moyen Âge ne correspondent pas à l’archétype de la sorcière dans la pop culture moderne

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Par Braciatrix, traduction Artus

NDT : À une certaine époque chez les Anglo-saxons, le brassage de la bière était souvent une affaire de femmes, les alewives (littéralement, les épouses de la bière). Il y a quelques années, History Channel a diffusé une vidéo affirmant que la représentation actuelle des sorcières (avec un chapeau pointu, un balai et un chat) s’inspirait des alewives du XVIe siècle. Cette information a beaucoup circulé depuis. Vous pouvez par exemple la retrouver dans cette vidéo francophone. Du fait de leur rôle important dans l’économie à une époque où l’autonomie de la femme n’était pas encore acceptée, les alewives ont effectivement été diabolisées et persécutées pendant la chasse aux sorcières. Cependant, Braciatrix (Christina Wade) démontre que l’image populaire de la sorcière ne vient pas des alewives. Braciatrix possède un doctorat d’histoire. Elle est présidente fondatrice de l’association « Ladies Craft Beer Society of Ireland ». Si cela vous intéresse, l’article original contient de nombreuses références bibliographiques que je n’ai pas notées dans cette traduction.

Halloween est là !! Et je suis excitée.

C’est vraiment ma fête préférée et c’est un vrai chantier dans ma maison. J’ai prévu mon costume depuis janvier. La citrouille a été sculptée. Je travaille sur mon modèle de broderie au point de croix depuis des mois et la construction du mur de chauve-souris se déroule comme prévu. Le reste de mes décorations sont sorties de leur carton et j’ai fouillé sur Pinterest pour trouver plus d’idées d’artisanat infernal — quelqu’un veut des bouteilles de poison ? Rameutez les goules.

Mais mon moment préféré pendant cette période de l’année est le visionnage obligatoire de Hocus Pocus. Parce qu’il y a des sorcières.

Les sorcières (ou, devrais-je plutôt dire, les stéréotypes de la sorcière) sont incontestablement un élément essentiel de la saison d’Halloween. En fait, la sorcière portant un chapeau noir, chevauchant un balai et aimant les chats est omniprésente dans la culture occidentale moderne. Apparaissant partout, des films populaires aux costumes pour enfants, elles fascinent depuis des décennies.

La chaîne History Channel a récemment diffusé une vidéo qui affirmait que nos représentations des sorcières dans la culture populaire moderne sont inspirées des vêtements et des outils des alewives et que cette image provenait du XVIe siècle. Du chapeau pointu au compagnon félin noir, ces brasseuses étaient, selon leurs dires, à l’origine de cette représentation.

Il existe également de nombreux articles de blog et de sites d’actualités affirmant que les représentations de sorcières dans notre pop culture moderne proviennent des alewives du Moyen Âge (avant même le XVIe siècle). Je ne vais pas vous donner les liens, mais ils sont faciles à trouver grâce à une rapide recherche dans Google.

Seulement, il y a un problème. Historiquement, ces arguments ne sont pas corrects. Pas du tout.

Salut, je m’appelle Christina, Briseuse de Mythes, et aujourd’hui, je suis ici pour réfuter l’idée selon laquelle les représentations de sorcières de la pop culture moderne sont inspirées des vêtements et de la culture des alewives médiévales ou du XVIe siècle. Prenez un candy corn (NDT Bonbon typique de la fête d’Halloween) et installez-vous confortablement — ça va être long.

Chapeau pointu noir :

L’une des hypothèses essentielles, pour soutenir le fait que les alewives médiévales ou du XVIe siècle constituent le modèle des sorcières, semble fondée sur l’idée qu’elles portaient de grands chapeaux pour attirer l’attention sur les marchés et que ces grands chapeaux ont conduit à la représentation des sorcières avec une tenue similaire.

Laissant de côté le (faux) concept d’une chapellerie paneuropéenne pour alewives, les sorcières affublées d’un chapeau pointu semblent être apparues au XVIIIe siècle dans les chapbooks pour enfants (une brochure contenant des contes). Par exemple, cette gravure du XVIIIe siècle représente mère Shipton, une sorcière présumée.

Ceci est tiré de « Chap-Books of the Eighteenth Century » de John Ashton et c’est un livre fascinant. Jetez un coup d’œil à certaines gravures, vous ne serez pas déçu.

Une autre source impressionnante d’images similaires est « The History of Witches and Wizards: Giving a True Account of All Their Tryals in England, Scotland, Sweedland, France, and New England » rassemblé par W. P. Il existe différentes dates pour l’apparition de ce livre, certains suggérant 1720, d’autres 1760. Vous pouvez obtenir ce livre gratuitement sur Google et approfondir vos connaissances sur les procès de sorcellerie au Moyen Âge et au début de la période moderne (NDT La période moderne commence à la fin du XVe siècle), avec une forte dose de préjugés du XVIIIe siècle.

Cette source commence par une longue phrase qui donne indéniablement le ton de tout le livre :

« Ce petit traité ne peut être considéré comme démodé en ce temps, pour vous informer qu’il y a vraiment des magiciens, des conjurateurs et des sorcières, qui font commerce et sont familiers avec les mauvais esprits, il a pour but de clarifier, à la fois par les saintes Écritures, les conciles, le canon et les lois civiles dans toutes les nations ; que seuls les athées qui s’efforceraient de se persuader qu’il n’y a pas d’esprits ; et par conséquent, aucune autre vie après celle-ci vous diront le contraire ; depuis que la réalité de cette conversation avec les démons, ainsi que leurs apparitions et leurs possessions, ont été clairement démontrées au cours des siècles passés, mais surtout, par des personnes ayant le jugement et l’érudition les plus aigus, et qui ont pleinement répondu à toutes les objections contraires. »

Donc, comme vous le voyez, cela est juste un tout petit peu partial. Un tout petit peu.

Mais l’iconographie affichée par ces images n’était pas la seule représentation, ni même la plus dominante de cette époque. Par exemple, Goya a représenté des chapeaux pointus un peu différents sur un groupe de sorciers masculins. Avant l’introduction et l’usage généralisé du chapeau pointu, les sorcières étaient généralement représentées nues et la tête nue, ou revêtues d’une tenue historique appropriée selon le contexte, durant tout le début de la période moderne, au plus fort des persécutions contre la sorcellerie.

Vuelo de brujas par Francisco de Goya

Elles étaient représentées sous l’apparence de personnes ordinaires, ce qui les rendait probablement si terrifiantes pour ceux qui étaient pris par la fureur meurtrière. Par exemple, ces images médiévales et du début de l’époque moderne :

Miniature anonyme représentant une exécution de sorcières XIVe siècle. Appartiens à la collection de la British Library.
Brochure décrivant les sorcières de Northampton datant de 1612

Alors d’où viennent les chapeaux pointus ? La réponse courte est qu’il n’y a pas de consensus académique, c’est-à-dire que nous n’avons pas de certitude. Il existe quelques théories, par exemple :

  1. C’est peut-être une exagération du bonnet de cancre qui était populaire dans les cours royales du XVe siècle.
  2. Une autre théorie est qu’ils sont inspirés des hennins médiévaux, une coiffe en forme de cône, certains pointus, d’autres tronqués. Le but aurait pu être de représenter la sorcière comme une étrangère, mais cela constituerait un grand retour arrière dans l’histoire.
  3. Ils pourraient s’inspirer des représentations classiques de la déesse Diane, qui était associée à la sorcellerie tout au long de ces époques.

Un argument peut-être plus plausible vient de l’éminent universitaire Peter Burke, qui soutient dans son ouvrage intitulé « Eyewitnessing : The Use of Images as Historical Evidence », que le chapeau de sorcière, et également l’image de la sorcière au nez crochu, découlent d’un antisémitisme virulent. Il décrit la représentation de la sorcière, assimilant et amalgamant les représentations contemporaines du peuple juif, comme une « migration de stéréotypes ». Burke cite un décret de Buda en Hongrie, datant de 1421, déclarant que toutes les personnes arrêtées pour sorcellerie devaient porter des chapeaux pointus et au début de l’époque moderne en Espagne, les hérétiques étaient également obligés de porter une tenue similaire. Il qualifie cela de « code visuel exprimant la sous-humanité ».

Un autre argument convaincant est qu’il découle des chapeaux de tous les jours. Je voudrais vous montrer le capotain et les bonnets phrygiens. Popularisés à la fin du XVIe et au XVIIe siècle, ces chapeaux étaient souvent représentés ornant les têtes des femmes européennes riches ou nobles, mais aussi des hommes.

Cela ne vous rappelle rien ?

Ce chapeau était associé au costume puritain dans les années précédant la guerre civile anglaise et l’ère du Commonwealth. Habituellement, les chapeaux de ces portraits avaient un sommet plat et non pointu. Mais certains étaient pointus, comme ce dernier exemple, appartenant actuellement à la collection de Tate.

En ce qui concerne les alewives, j’ai déjà écrit au sujet de leurs représentations dans l’art et la littérature. Vers la fin du Moyen Âge, lorsque la chasse aux sorcières commença sérieusement, les alewives étaient souvent représentés nues et la tête nue ou portant le chapeau du diable, une coiffe en forme de cornes, communes à l’époque et associées à la vanité. Pensez à Maléfique (NDT Le personnage de Disney).

C’était un type de hennin, bien que celui-ci en particulier était méprisé par l’église (considéré comme scandaleux), car il représentait une forme de vanité.

Donc, tout cela contredit l’argument qui affirme que le costume des alewives médiévales, ou du XVIe siècle, a inspiré nos représentations modernes de sorcières. Clairement, les chapeaux et leur association à la sorcellerie ne sont apparus que beaucoup plus tard. Mais pour le plaisir, approfondissons un peu les deux autres liens supposés : les balais et les chats.

Balais :

Un second point avancé est que les balais que les sorcières chevauchaient sont inspirés du alestake (NDT Littéralement, pieu de la bière) des alewives — une sorte de bâton avec une couronne ou une gerbe attachée (NDT Une couronne ou une gerbe d’orge), signalant de la bière à vendre. Cela est faux.

Pour commencer, les sorcières sont décrites chevauchant de véritables balais, mais aussi toutes sortes de bouts de bois, des bâtons, des pelles et même des tridents et des fourches. Bien sûr, un alestake peut être qualifié de bout de bois ou de bâton, mais parmi les sources primaires médiévales ou du début de l’époque moderne dans lesquelles j’ai recherché, je n’ai pas encore trouvé de références affirmant que ce dernier était utilisé comme engin volant par des sorcières.

Elles sont également souvent représentées chevauchant des animaux, par exemple dans le tableau de 1613 de Pierre de Lancre — Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons. Cela est peut-être inspiré des adeptes de Diane — je détaillerai ce point dans une minute. Parfois, les sorcières volaient sans aucun instrument, simplement avec le vent du diable.

Lors du procès d’Alice Kyeteler dans la ville de Kilkenny en Irlande en 1324, l’accusation déclara que « en fouillant au plus de prêts de la dame [c.-à-d. Alice], ils ont trouvé un tube d’onguent utilisé pour graisser un bâton, sur lequel elle a marché et galopé contre vents et marées ». Et dans les procès des sorcières de Salem de 1692 à 1693, Mary Lacy et Martha Carrier ont utilisé des bouts de bois pour se rendre au sabbat des sorcières.

Bien que le balai soit l’objet le plus populaire dans notre société moderne, pour représenter les vols de sorcières, ce n’était clairement pas le cas pour de vastes périodes de l’histoire. Par exemple, les recherches de Rosemary Guiley ont conclu qu’aucun balai n’est mentionné dans les procès anglais et que la croyance selon laquelle les sorcières volent sur un balai est beaucoup plus répandue dans les archives d’Europe continentale. Encore une fois, cela souligne le fait que les sorcières n’étaient pas représentées de la même manière dans toute l’Europe.

La croyance selon laquelle les sorcières peuvent voler était habituellement contredite par la pensée médiévale. Au lieu de cela, ils pensaient qu’il s’agissait d’une hallucination provoquée par le diable.

On peut trouver un exemple de ce point de vue dans le Corrector de Burchard de Worms, l’évêque de Worms du Saint-Empire romain germanique, datant de 1008-1012. Et ceci se reflète également dans ce qui est peut-être le plus célèbre de tous les écrits sur les sorcières, le Malleus Maleficarum, ou Marteau des sorcières, datant de 1487, qui considère la métamorphose comme une illusion démoniaque : « Il est donc évident que les démons ne peuvent réellement effectuer aucune transformation permanente dans le corps humain ; c’est-à-dire aucune véritable métamorphose ».

Alors pourquoi le balai ? Comme le souligne Brian Levack, le balai était associé aux femmes et son utilisation « n’exprimerait donc rien de plus que la prépondérance des femmes sorcières ». Peut-être était-ce un symbole simplement utilisé pour refléter le nombre de femmes sorcières et un objet auquel elles avaient facilement accès dans leur vie quotidienne.

Et d’où vient le concept des femmes qui volent ?

L’idée de la sorcière volant la nuit est née de la fusion de plusieurs courants folkloriques et d’une conception ecclésiastique qui a émergé à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle, lorsque des moines ont créé une image hégémonique de l’hérétique : « secret, nocturne, sexuellement désinhibé et adorateur du diable ».

Ceci représente la fusion de deux idées distinctes existant depuis longtemps en Europe. La première est la strigae, qui date de la période classique (NDT L’Antiquité). La légende raconte que des femmes se transformaient en chouettes, volant et hurlant la nuit et dévorant des bébés. Elles étaient aussi connues sous le nom de lamiae, un mot latin pour désigner les sorcières. La seconde idée concerne les femmes qui quittaient leur maison la nuit pour suivre Diane dans la chasse sauvage, également appelée « Les dames de la nuit ». La croyance en ces deux idées était si forte chez les gens du peuple que certaines femmes ont juré qu’elles s’étaient livrées à ces pratiques. Jusqu’au XIVe siècle, la plupart des érudits ne croyaient pas ces déclarations, affirmant au contraire qu’il s’agissait d’illusions du diable, comme je l’ai mentionné plus tôt. Cependant, cela allait changer avec la fusion de toutes ces idées et ces supposées illusions devinrent une réalité.

Et ce qui est le plus important pour notre démonstration est que tout cela est bien antérieur à la diabolisation de l’alewife dans l’art et la littérature. Un poème anonyme du XIIIe siècle de la région du Tyrol mentionne : « En effet, ajoute-t-il, ce serait une chose merveilleuse de voir une femme chevauchant un veau, un balai ou un tisonnier au-dessus des montagnes et des villages ».

Cette fois encore, l’association des balais et de la sorcellerie n’a rien à voir avec les alewives.

Chats :

Nous allons maintenant nous tourner vers les soyeux, adorables et petits… Serviteurs de Satan ?

Les chats étaient associés aux hérétiques à l’époque médiévale et il existe de nombreuses sources qui démontrent cela. Cependant, ils n’étaient que rarement associés à la sorcellerie au Moyen Âge. Ils étaient par exemple couramment associés au diable. Kathleen Walker-Meikle cite un exemple du théologien français du XIIe siècle, Alan de Lille, qui affirmait « que le nom même des cathares venait du mot chat et que les cathares adoraient un chat noir, le diable déguisé, et en embrassaient le fondement pendant leurs rites ». *Tremblez* Bien sûr, cette vision des cathares était essentiellement de la foutaise, une propagande destinée à effrayer et horrifier la populace au sujet d’une menace hérétique. Et ce n’était pas limité à ce groupe — les Templiers ont été traités de la même manière au cours de leur procès au Moyen Âge, où on les a accusés d’adorer un chat.

Walker-Meikle affirme que l’association des chats avec l’hérésie (et finalement avec la sorcellerie au début de la période moderne) était liée au fait qu’ils sont à la fois domestiques et sauvages. Le chat est un animal fondamentalement indépendant en raison de ses instincts naturels. Ceci est mis en évidence dans les écrits de Hildegarde von Bingen qui les qualifiait d’infidèles et dans Le Conte de l’Économe de Chaucer (tiré de sa célèbre collection d’histoires du XIVe siècle, Les Contes de Canterbury), où le chat est décrit comme possédant les plus somptueux attributs, mais il abandonne malgré tout son propriétaire pour chasser une souris.

Mais cela ne semble pas nécessairement dissuader les gens de les accueillir comme animaux de compagnie. Les récits de l’époque médiévale et du début de l’époque moderne indiquent clairement que les gens avaient des chats comme compagnons. Et posséder des animaux domestiques n’était pas nécessairement une chose rare et la variété d’animaux accueillis comme animaux domestiques était grande à cette époque, allant des chiens, des singes, des écureuils jusqu’aux oiseaux chanteurs.

Pour faire simple, quoiqu’il s’agisse d’un raccourci terriblement déprimant, il y avait beaucoup d’inquiétudes sur le fait que les femmes possèdent des animaux domestiques, particulièrement au début de la période moderne. La professeur Erica Fudge, experte des animaux à la Renaissance et de leurs relations avec les humains (entre autres), soutient qu’il existait un courant « manifestement profondément misogyne » contre les animaux domestiques possédé par des femmes, affirmant que :

« Les attaques contre les animaux domestiques possédés par des femmes insinuaient un certain nombre de choses : sans une main ferme (masculine), la femme connaîtrait une régression mentale, si bien qu’elle ignorerait les différences entre les espèces et se révélerait proche de la bête ; qu’elle pourrait, d’une manière encore plus subversive, ne plus reconnaître le rôle de l’homme au point de considérer qu’un animal pourrait le remplacer ; et que, au lieu de rechercher la perfection, elle reproduirait la tentation d’Ève par le diable et rendrait les animaux non seulement sauvages, mais sataniques. »

En résumé, certains pensaient que les femmes et les animaux domestiques constituaient une combinaison particulièrement dangereuse. Si bien que les femmes pourraient facilement confondre leurs animaux avec leurs maris. Face à cela, je ne peux pas lever les yeux au ciel assez haut. Trop de misogynie.

Il est important de rappeler que l’Europe du Moyen Âge et du début de l’époque moderne n’était pas monolithique. Selon les villes, les pays, les régions et les différentes périodes, il pouvait exister des différences dans les relations avec les félins. Sans parler de la diversité des relations des individus avec leurs compagnons animaux. Par exemple, en Irlande au début du Moyen Âge, les chats pouvaient avoir une valeur élevée. Selon le texte de loi médiéval : catslechtae, ou sections des chats, un chat avait la valeur de trois vaches s’il savait chasser les souris. Un autre exemple est le chat Martino, le fils-félin d’Isabelle d’Este, mort en 1510. Après sa mort, il a été beaucoup pleuré et il a reçu une cérémonie somptueuse célébrée par un courtisan des d’Este, Mario Equicola, il a même eu un texte funéraire gravé sur sa pierre tombale.

Cependant, alors qu’au Moyen Âge, les chats étaient associés à l’hérésie, c’est au début de la période moderne qu’ils ont commencé à être liés à la sorcellerie et mentionnés conjointement avec des sorcières et des diableries. Mais le concept de familier, si courant dans nos représentations modernes de la sorcellerie, était rare en Angleterre. Selon Walker-Meikle, la première occurence de familier dans un procès anglais pour sorcellerie s’est produit en 1556 avec le cas d’Elizabeth Francis à Chelmsford, où elle a été accusée de « tenir compagnie à un grand chat tacheté de blanc qu’elle avait appelé Satan, son familier ».

Et les familiers n’étaient pas seulement des chats. Les animaux accusés d’être des familiers étaient généralement les animaux domestiques de l’accusé. Ceux-ci variaient : chats, chiens, crapauds et chauves-souris. Ils n’étaient juste pas aussi répandus que les chats dans leur association avec les sorcières ; on pensait également que les sorcières elles-mêmes pouvaient se transformer en n’importe lequel de ces animaux. Ce concept de métamorphose était plus répandu dans l’Europe continentale et au-delà.

Par exemple, une brochure de 1652 indique que Joan Peterson avait ensorcelé un enfant pour qu’il ressemble à un chat. Et Anne Bodenham, dans une brochure de 1653, se transformait apparemment en chat, en mastiff, en lion noir, en ours blanc, en loup, en cheval, en taureau et en veau.

Donc, pour résumer l’histoire des chats et de la sorcellerie qui a été très brièvement abordée ici. Les chats ont longtemps été associés au mal et à l’hérésie. Lorsque les procès pour hérésie ont cédé la place aux affaires de sorcellerie, les félins ont également été associés à la sorcellerie. Cela n’était pas lié au fait que les alewives possédaient les chats pour attraper les souris dans leur réserve de grain, mais plutôt à une ancienne et profonde méfiance, et à l’association de cet animal avec les forces occultes et démoniaques.

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TL:DR : Les alewives médiévales ou du XVIe siècle ne sont pas à l’origine du stéréotype moderne de la sorcière, qui semble s’être consolidé dans les chapbooks pour enfants du XVIIIe siècle.

Donc, qu’avons-nous appris ?

Ne faites confiance à personne.

Plus sérieusement, méfiez-vous de tout ce que vous lisez. Faites vos propres recherches et soyez responsables de vous-mêmes. Nous pouvons tous nous tromper parfois.