Plantes de connaissance et droits de l’homme

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Plantes de connaissance et droits de l’homme, par Artus.

Le lien entre plantes et spiritualité n’est plus à démontrer. Même si certains néo-païens en quête de reconnaissance sociale essayent de se persuader du contraire. Dans le chamanisme ce lien est plus qu’évident. De nombreux chercheurs et praticiens pensent même que ce sont les plantes qui ont inspiré l’homme et qui sont à l’origine de la spiritualité, au travers du chamanisme, puis de la religion. Dans le chamanisme, sauf dans quelques formes tardives assez perverties où les tabous sont plus nombreux que les pratiques, l’usage des plantes est quelque chose de très général. Dans les religions anciennes, c’est souvent plus caché, du moins dans l’étude que l’on en fait aujourd’hui. Mais il n’y a pas besoin de gratter beaucoup pour faire émerger le soma védique, la pythie intoxiquée et les cultes dionysiaques hallucinés. Le monothéisme n’est pas non plus exempt de ce genre de pratiques. Dans l’exode, Yahvé donne une recette d’huile à Moïse à base de kaneh bosm (cannabis en hébreu, traduit en français par « roseau parfumé »).

Bien entendu, l’obscurantisme chrétien qui a plané pendant de nombreux siècles sur l’Europe n’a pas jugé bon de diffuser ce genre d’informations. En Europe, les premiers écrits faisant allusion au cannabis n’ayant pas fini en fumée sont ceux de Paracelse, et d’une façon imagée ceux de Rabelais (le Pantagruélion). Le vocabulaire que l’on utilise encore aujourd’hui est lui-même obscurantiste. Le mot « hallucinogène » laisse croire que ces plantes nous emmènent dans l’illusion et l’artifice. Il n’existe pourtant pas de meilleur sérum de vérité. Bien entendu, ces plantes provoquent des visions. Mais surtout, elles ouvrent l’esprit. On peut toujours chercher à se mentir ensuite, mais contrairement à ce que notre vocabulaire pourrait nous faire croire, ces plantes ne sont pas une bonne aide. Dans notre vocabulaire, on place également les plantes hallucinogènes au rang de drogues, alors que non seulement elles ne provoquent pas de dépendances, elles permettent de soigner les dépendances aux véritables drogues et bons nombres d’entre elles n’ont aucune toxicité.

Que l’usage récréatif de ce genre de plantes soit interdit, je le comprends tout à fait. Hors du contexte spirituel, ces substances peuvent être dangereuses pour l’esprit. Je trouve cela beaucoup plus dérangeant que leur usage spirituel soit interdit. Ceci est d’ailleurs contraire aux droits de l’homme :

Article 18 :

« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ».

On trouve des cas, par exemple au Mexique, où les hallucinogènes sont interdits par la loi, mais parfaitement tolérés dans un cadre rituel. Ceci est tout à fait conforme aux droits de l’homme. Par contre, la situation en France laisse à désirer pour ce qui est du respect de cet article des Droits de l’Homme. Sans parler des lois de plus en plus extrémistes sur la laïcité, le principe même de séparation de l’église et de l’état crée un vide juridique en matière de sectes. Tout groupe spirituel ne respectant pas la loi peut être considéré comme sectaire. Quand il s’agit de manipulation mentale ou d’escroqueries en tout genre, c’est normal, par contre pour ce qui est de l’usage des plantes, dont l’utilisation est pourtant une chose universelle dans la spiritualité, c’est une véritable atteinte à la liberté de religion.