Origines et pratiques de la Sorcellerie

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Les origines et les pratiques de la Sorcellerie.

Presque tous les peuples primitifs organisaient des cérémonies d’initiation et certaines d’entre elles étaient des initiations à la prêtrise, aux pouvoirs magiques, aux mystères et au sein de sociétés secrètes. Elles étaient généralement considérées comme nécessaires au bien-être de la tribu et de l’individu. Elles comprenaient habituellement une purification, un test de courage et de force d’âme (souvent rude et douloureux) dans une situation terrifiante, l’instruction des traditions tribales, une éducation sexuelle, un enseignement concernant la fabrication des charmes, ainsi que les principes religieux et magiques de façon générale, et souvent un rituel de mort et de résurrection.

Bien, je n’ai pas forcé les peuples primitifs à faire ces choses ; je soutiens simplement que les sorcières, étant bien souvent les descendantes de peuples primitifs, font en fait une grande partie de ces choses. C’est pourquoi, par exemple, lorsque les gens me demandent : « Pourquoi dites-vous que les sorcières pratiquent nues ? » Je peux seulement leur répondre : « Parce que c’est ce qu’elles font. » L’explication des sorcières est la suivante : « Parce que c’est uniquement de cette manière que nous pouvons générer le pouvoir. »1

Les traditions des sorcières leur enseignent simplement qu’elles existent depuis le début des temps, qu’elles se sont installées, dans un lointain passé, là où elles se trouvent maintenant, mais qu’elles viennent du Pays de l’Été. Quand vous leur demandez où se situe le Pays de l’Été, elles ne le savent pas ; mais il semble avoir été un lieu de chaleur et de joie, le Paradis terrestre à propos duquel toutes les races de l’humanité possèdent une tradition et pour lequel tant d’aventuriers ont risqué leur vie en le cherchant. (Il convient de noter à cet égard que dans la légende galloise, « Gwlad yr Hav », « le Pays de l’Été » correspond à l’Autre-Monde celtique et il s’agit également du lieu d’où viennent les ancêtres des Cymry2.)

Les sorcières racontent aussi qu’elles sont venues parce que les hommes voulaient des rites magiques pour la chasse. Des rituels appropriés pour accroître la taille des troupeaux, pour assurer une bonne pêche et rendre les femmes fécondes. Et plus tard, pour de bonnes récoltes, etc., et tout ce dont la tribu avait besoin, y compris de l’aide en temps de guerre, la guérison des malades ainsi qu’organiser et diriger les grandes fêtes et les moins importantes, pour accomplir le culte de la Déesse et du Dieu Cornu.

Elles jugeaient qu’il était bon que les hommes dansent et soient heureux, que ce culte et l’initiation étaient nécessaires pour gagner une bonne place dans l’Après-Monde, ainsi que la réincarnation au sein de votre propre tribu, parmi ceux que vous avez aimés et qui vous ont aimé, de façon à ce que vous vous souveniez d’eux, que vous les connaissiez et chérissiez à nouveau. Elles pensent que dans le bon vieux temps, c’était une évidence pour la tribu entière.

Les sorcières étaient soutenues par la communauté et offraient leurs services librement à tous ceux qui réclamaient leur aide. C’est en partie à cause de cela qu’il existe une solide tradition sorcière selon laquelle elles ne peuvent réclamer de l’argent en échange de la pratique de leur art ; c’est-à-dire, qu’elles ne peuvent travailler pour de l’argent. Comme elles travaillaient pour le bien de la tribu, elles étaient enclines à  favoriser un chef ou un roi fort, quelqu’un qui veillerait à ce que les lois soient respectées, à ce que tout le monde reçoive sa juste part et accomplisse son travail correctement. Pour cette raison également, elles avaient tendance à ne pas apprécier la politique. Elles considéraient comme mauvais tout ce qui poussait la tribu à se quereller.

Elles pensent qu’elles n’étaient pas des druides, mais des représentantes d’une foi plus ancienne. Les druides constituaient une prêtrise masculine bonne et forte qui adorait le soleil pendant le jour et était encline à se mêler de politique, alors que les sorcières vénéraient la lune pendant la nuit. C’est presque comme si les druides avaient été les évêques, etc., siégeant à la Chambre des Lords, décrétant les lois, avec une religion magique. Tandis que les sorcières auraient été les prêtres de la paroisse, se tenant à l’écart de la politique et possédant une forme de religion et de magie qui leur était propre.3

La sorcellerie était, et reste à très petite échelle, ce vestige d’une ancienne religion païenne qui a survécu à l’avènement du christianisme. Et bien que ses adeptes puissent appartenir à n’importe quelle classe de la société, ils étaient principalement issus de la population paysanne des régions isolées. Ces gens vivaient proches de la terre et leurs moyens de subsistance dépendaient de la fertilité des animaux et des cultures. Par conséquent, ils ont continué à faire ce qu’ils faisaient depuis des temps immémoriaux. À savoir, suivre une religion de la nature et de la fertilité, organiser des fêtes régulières au cours desquelles le concept de fertilité cosmique était révéré et, à l’aide d’un rituel, tenter de la faire se manifester sur terre.

Les prêtres et prêtresses qui dirigeaient ces fêtes étaient appelés les Wica, ce qui signifie « les Sages », et ils remplissaient également la fonction de chirurgien, docteur, sage-femme et psychiatre. Ce sont ces gens et leurs disciples qui ont fini par êtres appelés « Sorcières ». L’église a vu dans leur influence une rivale dangereuse pour la leur et a déclenché contre eux une campagne d’extermination, des barbaries à propos desquelles il n’est pas plaisant de s’attarder. Ceci a conduit la Wica à devenir clandestine, ainsi le Culte a survécu en tant que « religion secrète à mystères ». Elle survit encore aujourd’hui sous une forme fragmentaire et j’ai été initié au sein d’un coven de sorcières britannique.4

Si la sorcellerie ne jetait pas de mauvais sorts et n’adorait pas le diable, de quoi s’agissait-il alors ? C’est la prochaine question qui préoccupera la presse populaire. Examinée avec soin, cette attitude montre qu’un rai de lumière est en train d’apparaître dans la pensée monolithique des requins de la presse. Ils ont interrogé Gardner et il leur a répondu qu’elle apporte l’extase, un sentiment de proximité avec le divin. Ils avaient des difficultés à assimiler ces faits. Naturellement, pour l’étudiant d’une religion extatique, l’expérience mystique n’est pas différente de celle rapportée par toute autre secte qui pratique la communion directe avec une puissance surnaturelle.5

1 Gardner 1 19

2 Ndlt : le texte original présente une erreur : Cymir, les deux dernières lettres sont inversées. Il faut lire Cymri ou plutôt Cymry, qui désigne le peuple gallois.

3 Gardner 2 25-26

4 GGW 201

5 GGW 192