L’usage du fouet dans la wicca

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Par Artus (2010).

Quand j’ai découvert la wicca il y a plus de dix ans, j’ai surtout été intéressé par les huit sentiers. En résumé tout ce qui provoque la transe, c’est à dire, méditation, projection astrale, chants, vin, danse, contrôle du sang, fouet, et grand rite. Quand j’ai pratiqué la wicca quelques années plus tard dans un cadre traditionnel, j’ai constaté que tous ces moyens sont utilisés d’une façon assez édulcorée, et concrètement, il ne se passe pas grand-chose d’objectif lors des rituels.

J’ai cherché à comprendre et j’ai fait diverses recherches pour savoir comment cela se passait au temps de Gerald Gardner. Lorsque l’on va aux sources de la wicca, on constate qu’il s’agit d’un patchwork inspiré de diverses pratiques et de divers écrits. C’est d’autant plus flagrant en étudiant les différentes versions du livre des ombres de 1949 à 1963. On peut citer, la golden dawn (rituel d’ouverture), la franc maçonnerie (rituel d’initiation), le livre de la loi d’Aleister Crowley (charge de la déesse), la messe gnostique de l’OTO (grand rite), et bien d’autres. On remarque une chose étonnante, les éléments pouvant induire la transe dans les pratiques d’origines ont tendance à être supprimés.

Par exemple dans le rituel d’ouverture d’origine, publié par Israël Regardie, on utilise le chant pour se mettre en condition (toning) et dans la version de Gardner, cela a disparu. Par contre à la place tout le monde doit être « purifiés », ce qui pour Gardner signifie attaché et fouetté. Pour terminer le rituel d’ouverture, il faut être « purifié », pour l’initiation il faut être « purifié », pour réaliser une pratique magique, il faut être « purifié » (cf. « le fouet et le baiser » dans le livre des ombres). En bref, tout tournait autour de cela. Cela pose un certain nombre de problèmes.

Aujourd’hui, la plupart des personnes qui pratiquent la wicca traditionnelle utilisent le fouet de manière plus ou moins symbolique, ce qui rend les rituels un peu creux. Aidan Kelly, qui est sûrement l’un des premiers à avoir compilé et étudié les différentes versions du livre des ombres est arrivé à cette même conclusion, que tout était centré sur le fouet. Ce qui est amusant, c’est que bon nombre de gardneriens dénigrent son travail et pensent qu’il exagère. L’usage du fouet est le secret perdu de la wicca.

Lorsque l’on comprend cela, on peut être tenté d’explorer l’utilisation rituelle du fouet de toutes les manières possibles et de chercher à aller plus loin dans son usage. Mais même si je pense que l’exploration du seuil où se mêlent plaisir et douleur est essentielle pour éprouver comment s’entremêlent la vie et la mort, être attaché et fouetté est une méthode très personnelle, qui provoquait sûrement des tas des choses chez Gardner, mais dont l’efficacité n’a rien d’universelle. Personnellement j’ai toujours trouvé cela long et maladroit pour obtenir un résultat sans grand intérêt. De plus, autant cette exploration a son importance, autant je ne crois pas qu’il faille en faire un élément central dans la recherche de transe, ou d’une manière plus générale, dans une pratique spirituelle.