Les outils magiques

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Par Patricia Crowther. Extrait de « Lid off the cauldron ». Traduction & adaptation : Lune.

Le couteau à manche noir ou athamé (prononcé a-ta-mé) est l’outil magique le plus important. C’est, pour ainsi dire, une extension de la volonté et de la détermination de l’opérateur : pour appeler les seigneurs élémentaires des 4 quartiers, pour envoyer le pouvoir de la sorcière dans la direction requise et pour bannir et purifier l’espace de travail.

Durant les persécutions, le manche noir et le manche blanc permettaient de différencier les couteaux, lorsque tous les instruments utilisés dans l’Art devaient être des ustensiles ménagers ordinaires ou sembler l’être ! Le couteau à manche blanc était utilisé uniquement pour graver ou couper toute chose de nature pratique à l’intérieur du cercle.

Les origines de l’athamé remontent à une époque lointaine. Une ancienne ballade irlandaise relate l’histoire d’une jeune femme disparue et présumée morte. Mais un an plus tard, on la vit, assise sur un tertre féerique, berçant son bébé féerique et chantant une berceuse. Entre les paroles, elle donnait des instructions à son véritable époux sur la façon dont elle pourrait être secourue.

Il devra venir avec une bougie en cire dans la paume de sa main et amener sans tarder un couteau à manche noir, puis frapper le premier cheval qui franchira l’ouverture du tertre. Ensuite, il devra cueillir l’herbe à la porte du fort des fées. S’il échouait, elle devra rester et devenir la reine des fées.

Patricia Crowther portant à la taille sa corde et son athamé à manche d’argent.

Cette histoire montre les qualités magiques du couteau qui le rattache au succès et à la victoire face à l’adversité. Lorsque j’ai été initiée, Gerald Gardner m’a donné un couteau à manche d’argent. Il m’a assuré qu’il « ferait l’affaire », mais il semblait convaincu que celui qui m’était destiné viendrait à moi en temps voulu. Et c’est ce qu’il s’est passé ! Comme je l’ai évoqué précédemment, une sorcière écossaise me fit parvenir le couteau de sa grand-mère, qui possède le manche noir traditionnel.

Il est possible qu’un lien existe entre l’athamé et le skean-dhu, que les highlanders écossais portent dans leurs chaussettes. Mon époux, dont la mère était une MacFarlane, portait souvent le kilt sur scène. Il m’a dit que skean-dhu signifiait « couteau noir ».

L’athamé mesure généralement 9 pouces de long (ndlt : environ 23 cm). Celui que l’on a retrouvé en Norvège (dont je possède une copie) dans la tombe d’une prêtresse est de même longueur. Son manche présente les mêmes symboles que ceux utilisés aujourd’hui.

Puisque vous ne commandez pas aux Dieux d’assister à votre cercle, l’athamé est abandonné au profit de la baguette pendant les invocations et prières. C’est un symbole de l’énergie et de la force vitale en vous, c’est aussi le phallus universel de vie. C’est la baguette magique de notoriété mondiale. Les magiciens médiévaux ont toujours utilisé cet outil lors de leurs opérations magiques et même les prestidigitateurs ont conservé la baguette magique quand ils font apparaître ou disparaître des choses.

Gerald Gardner et le couple Crowther à leur mariage. Gardner porte une baguette en ivoire.

Certaines baguettes sont en ivoire ou en ébène et sont magnifiquement sculptées. Mais celle que l’on peut couper sur un noisetier à l’aide du couteau à manche blanc est tout aussi efficace, lorsque la lune est croissante ou pleine. Elle devra être récoltée un mercredi, cet arbre et ce jour appartenant à Mercure. Vous pouvez ensuite la tailler et la sculpter selon vos goûts, en lui donnant peut-être à son extrémité une apparence phallique. Le « riding pole » (ndlt : bâton de chevauchement) est un autre artefact qui possède les mêmes connotations (voir chapitre 11).

Ndlt : « gypsy pot » d’une contenance d’1 litre.

Le chaudron est l’outil que l’on doit se procurer ensuite. Mais comme ils possèdent des dimensions importantes en comparaison des autres outils, certaines sorcières utilisent sur l’autel un bol noir ou une corne à boire. Le chaudron, lorsqu’il est rempli d’eau, est un excellent instrument pour l’art de la catoptromancie. On peut aussi l’utiliser pour faire brûler un petit feu dans le cercle. Le plus sûr pour cela consiste à placer des bobines de ficelle d’amiante (ndlt : à éviter évidemment, le livre étant daté. On peut utiliser à la place de vieux chiffons, ça fonctionne très bien, mais franchement… à faire en extérieur uniquement !) dans une boîte ronde en fer, versez-y une petite quantité d’alcool à brûler. Mettez la boîte en fer dans le chaudron et mettez le feu à l’alcool qui vous donnera une flamme brillante pratiquement sans odeur. Le feu est nécessaire lors des célébrations des anciennes fêtes du feu de l’année sorcière. Si vous pouvez vous procurer un « gypsy-pot », c’est idéal pour le cercle, car ils sont assez petits, bien que relativement rares de nos jours.

La déesse celtique de la lune était associée à un chaudron magique qu’elle brassa pendant un an et un jour. À la fin de cette période, trois gouttes de la grâce d’inspiration s’en échappèrent. La déesse, Cerridwen, accorde les dons de poésie, d’inspiration et de sagesse à ses fidèles : la Maîtresse de l’Art des anciens druides. Les trois pieds du chaudron renvoient aux trois phases de la lune et aux trois aspects de la déesse : vierge, mère et vieille. En outre, en tant que réceptacle creux, c’est un symbole féminin.

Ndlt : le pentagramme couronné représente le but. L’homme couronné ou divinisé. Le triangle équilatéral représentant la divinité, l’harmonie.

Le pentacle est une pièce de métal de forme ronde ou carrée, ou même encore une grande pierre plate et lisse. Dans ce dernier cas, les symboles peuvent y être peints en rouge. Tous les symboles occultes de l’Art sont représentés sur le pentacle d’un coven, mais comme certains d’entre eux sont liés aux 3 degrés d’initiation, il serait plus sensé de les omettre jusqu’à ce que vous pratiquiez effectivement au sein d’un coven. À la place, utilisez le pentagramme couronné qui représente l’objectif et les symboles qui ont du sens pour vous-même, comme la lune croissante et la lune décroissante dos à dos, ou peut-être encore inscrivez-y votre propre nom dans l’un des alphabets magiques.

L’étoile à 5 branches ressemble à un homme debout, bras et jambes écartés. Circonscrit dans un cercle, il représente un homme (ou une femme) pratiquant la magie. Ces symboles dessinés sur le pentacle représentent l’homme, le Magicien !

Le dernier outil essentiel dont vous aurez besoin est la corde. La couleur de la corde est habituellement rouge, mais il peut s’agir d’une combinaison de trois cordelettes : rouge, blanche et bleue, tressées ensemble. Ce sont les couleurs des trois aspects de la déesse : vierge, mère et vieille. Sa place dans les travaux magiques sera expliquée dans le prochain chapitre. Elle peut être portée autour de la jambe durant un rituel, absorbant ainsi vos propres vibrations et votre aura. Cette corde est à l’origine de la jarretière des sorcières, censée désigner un rang élevé au sein de l’Art. Aujourd’hui, une grande prêtresse porte habituellement à sa cuisse une jarretière de velours ou en peau de serpent. Quiconque a étudié le sujet de la sorcellerie connaît l’histoire du roi Edward III qui ramassa la jarretière d’une dame lorsqu’elle la fit tomber au cours d’un bal. Le roi fit une chose des plus inhabituelles, mettant la jarretière à sa propre jambe en disant :

Honi soit qui mal y pense.

Or, il semble hautement improbable que le roi ait agi ainsi s’il avait été question de falbalas ordinaires.

Chevalier de la jarretière, dessin du XVe siècle (collection de l’auteur).

Dr Margaret Murray semblait convaincue qu’il s’agissait d’un rituel de la jarretière et le roi était un Plantagenet (le nom vient de la plante genêt à balais, Planta genista), famille qui respectait, dit-on, profondément l’Ancienne Religion. Quoi qu’il en soit, il fonda à partir de ce simple incident le noble Ordre de la Jarretière, composé de 26 chevaliers ! 2 x 13 = 26 ! Mais cela ne s’arrête pas là. Le roi fit construire ce qui devint la tour du Diable au château de Windsor et sur les robes du tout premier chevalier de cet Ordre furent représentées 168 jarretières, plus celle qu’il portait à la jambe faisant un total de 169, soit 13 x 13 !

Peintures rupestres d’El Cogul, Catalogne, âge de fer ou du bronze.

Il existe plusieurs peintures médiévales de sorcières portant la jarretière et une peinture rupestre à Cogul, en Espagne, représente un homme dont la seule parure consiste en une paire de jarretières ! Il se tient au centre d’un cercle de femmes et il  est bien évident que ces jarretières ont une signification rituelle.

La corde était utilisée par les sorcières lorsqu’elles vendaient des vents aux marins. L’une de ces cordes comportait plusieurs nœuds et lorsque le marin défaisait un nœud, une brise fraîche était censée se lever. Et au fil des nœuds défaits, les vents étaient de plus en plus forts.

L’art des nœuds est très ancien. Entortiller et entrelacer étaient une façon de conjurer le mauvais œil. L’idée était de détourner et tromper l’œil de toute personne malveillante en formant des nœuds. Les magnifiques motifs de l’art celtique témoignent de cette forme de magie de façon très expressive.

La corde représente la connexion entre l’esprit et la matière, la divinité et l’homme : le lien toujours présent, interpénétrant et éternel. Elle réunit également les 4 points du compas, les 4 éléments, elle permet de lier les symboles et les outils de l’Art. De plus, elle est utilisée au cours de l’initiation lors du serment d’allégeance.