Familiers de la sorcière

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Extrait de : A Dictionary of English Folklore, par Jacqueline Simpson et Steve Roud. Traduction & adaptation : Lune.

Les familiers

Démons mineurs qui, sur ordre de Satan, deviennent les serviteurs d’un humain : magicien ou sorcière.

Il s’agit là de l’une des caractéristiques distinctives de la sorcellerie anglaise: très souvent, on croyait que ces esprits prenaient la forme de petits animaux, comme ceux que l’on trouve près des fermes et des maisons ; certaines sorcières prétendaient les avoir reçus directement du diable, d’autres d’un parent ou d’un ami.

Un récit de 1510 concerne un maître d’école de Knaresborough (Yorkshire) qui aurait prétendument détenu trois esprits sous la forme de bourdons et les aurait laissés prélever du sang de ses doigts ; il tentait de localiser un trésor grâce à la magie.

Selon un pamphlet de 1566, deux femmes lors d’un procès à Chelmsford (Essex), ont été successivement en possession d’un chat blanc tacheté nommé ‘Satan’ ; en échange d’une goutte de sang, il leur rapportait des objets et provoquait la maladie et la mort des gens qui les avaient offensées. La première femme avait reçu ‘Satan’ de sa grand-mère lorsqu’elle avait 12 ans, avec pour instruction de le nourrir de pain et de lait, et de le garder dans un panier : un luxe probablement inhabituel pour un chat élisabéthain.

Dans de tels cas, il ne semble y avoir aucune raison de douter de l’existence des animaux qui ont été décrits. Animaux qui sont devenus des sujets de commérages et de suspicion.

On peut trouver de nombreuses autres références. Des familiers prenant la forme de chats, de chiens, de crapauds, de souris, de lapins, de mouches ou de créatures grotesques d’espèces inconnues. On les appelait communément ‘imps’ (ndlt : diablotins, lutins), un mot qui signifie à la fois ‘enfant’ et ‘petit diable’.

On pensait qu’ils suçaient le sang ou le lait de la sorcière, causant des excroissances sur son visage ou son corps qui ressemblaient à des mamelons ; au XVIIe siècle, on croyait généralement qu’ils se trouvaient près des parties génitales ou de l’anus.

Dans les contes et les croyances des campagnes des siècles suivants, les souris et les crapauds sont les plus souvent mentionnés. On prétendait que la sorcière les envoyait porter malheur à ses ennemis ; dans les contes du Somerset, on cite les sorcières qui menaçaient :

« J’vais [mettre le] crapaud [sur] toi ! »

On croyait qu’une sorcière ne pouvait pas mourir sans les passer à quelqu’un d’autre, ainsi elle transférait à la fois son pouvoir et sa culpabilité.

D’après des anecdotes du Sussex et de l’Essex des années 1930, des gens ont affirmé que des souris étaient apparues sur le lit de mort d’une sorcière ou d’un magicien du coin de la génération précédente, qui avait persuadé un parent réticent d’en « hériter ».

À West Wickham (Cambridgeshire) dans les années 1920, on racontait qu’une sorcière avait tenté de se débarrasser de ses diablotins en les jetant au four, mais que c’était elle qui avait brûlé et non eux ; finalement, ils furent enterrés avec elle. (Simpson, 1973: 76; Maple, 1960: 246–7). Thomas, 1971: 445–6, 524–5; Sharpe, 1996: 70–4.