L’alphabet « Theban » ou thébain

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Par Lune.

L’alphabet magique préféré des sorcières, et de la wicca en particulier, est sans nul doute le theban alphabet ou, pour parler français, l’alphabet thébain. Theban est le terme anglais pour thébain, c’est-à-dire « qui est de la ville de Thèbes », en Grèce. On l’appelle également « alphabet des sorcières » ou encore « runes d’Honorius ».

Cet alphabet est publié pour la première fois en 1518 dans « Polygraphia » à titre posthume. Son auteur est Jean Trithème (Johannes Trithemius), un abbé ésotériste. Dans cet ouvrage, il attribue l’alphabet à Honorius, surnommé Thebanus, c’est-à-dire Honorius de Thèbes. C’est un personnage mystérieux et nous ne savons pas s’il a même existé. Je ne m’étendrai pas sur l’histoire de cet alphabet, parce qu’au final nous n’en savons pas beaucoup plus.

L’alphabet d’Honorius, aka Thebanus, extrait de « Polygraphia » dans l’édition de 1561 (édition originale : 1518), Johannes Trithemius.
Page 597 de Libri Polygraphiae VI. Une autre édition, en latin, datant de 1613. On observe des variations.

Dans ABC of Witchcraft, Doreen Valiente explique qu’au moyen-âge furent inventés un certain nombre d’alphabets secrets, utilisés par des mages et des sorcières à des fins exclusivement magiques. Ces alphabets se basent principalement sur les 22 lettres de l’alphabet hébreu. Ce qui n’est pas le cas du fameux alphabet d’Honorius de Thèbes qui se fonde sur notre alphabet latin. Pour Doreen Valiente, c’est la raison pour laquelle le thébain est l’alphabet magique préféré des sorcières, dont la magie n’est généralement pas « cabalistique ».

Pour Doreen Valiente, l’emploi d’un alphabet magique sert deux objectifs :

  1. Il permet de consigner un secret et de le cacher aux non-initiés.
  2. Il force le mage ou la sorcière à se concentrer davantage sur ce qu’il ou elle écrit, du fait qu’ils doivent utiliser pour s’exprimer des caractères auxquels ils sont peu habitués. Ainsi, plus on se concentre sur ce que l’on écrit, plus on y met de pouvoir, ce qui a pour conséquence d’accroître la puissance magique de ces textes.

Voici d’ailleurs un extrait du livre des ombres de Doreen Valiente, The Witches’ Mass (la messe des sorcières), où l’auteur utilise l’alphabet thébain.

J’ai déchiffré la partie centrale. Après « … in the shape of a crescent moon, are placed on the Pentacle »… Nous devons lire : « which is laid upon her body ». Après « The chalice is filled with wine », nous devons lire : « and placed between her thighs ».

Je vous laisse vous amuser et traduire la première partie en thébain.

« La messe des sorcières » (ou grand rite) est pratiquée lors des sabbats. Source : Charge of the Goddess: The Mother of Modern Witchcraft, publié par la Doreen Valiente Foundation (2014).

D’une source à l’autre, vous remarquerez certaines variations dans la formation des lettres. Doreen Valiente utilisait la version reproduite dans le livre « The Magus » de Francis Barrett et que vous trouverez ci-dessous. Elle a par ailleurs ajouté certaines lettres absentes, comme le W et le U, que d’autres regroupent ordinairement sous un même caractère (V = U/V/W ; I = I/J).

Alphabet d'Honorius, dit alphabet thébain. Extrait du livre : "The Magus", par Francis Barrett.
Alphabet d’Honorius, dit alphabet thébain. Extrait du livre « ABC of Witchcraft » de Doreen Valiente, reproduit à partir du livre : « The Magus », par Francis Barrett.
Extrait du livre « The Magus », par Francis Barrett.

Vous pouvez télécharger gratuitement trois polices « theban » sur le site DaFont.

  • Theban regular font:

  • Theban regular font (plus jolie à mon avis ;o)) :

  • Theban alphabet regular font: