Sur la théologie wiccane [partie 6]

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Sur la Théologie Wiccane (Partie 6). Par Rene Delaere & Dr. David L. Oringderff © 2002, traduction Artus.

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  • Formes hiérarchiques et non hiérarchiques de polythéisme

L’étude du paganisme Occidental et Moyen-Oriental et des religions du passé mène à la conclusion que la religion des Égyptiens, des Grecs, des Romains, des Germains et d’autres religions incluant même la religion Catholique, sont des formes de polythéisme hiérarchique ou tendent à évoluer vers cela (leur Niveau III est, ou, devient hiérarchique). Dans la plupart des polythéismes hiérarchiques, le Niveau III est dominé par une ou deux entités (généralement on trouve une « paire » de divinités, un dieu et une déesse) qui tentent de faire passer la religion dans une situation de niveau II. De ce point de vue, le polythéisme hiérarchique tel quel est fondamentalement instable. La Wicca, d’un autre coté à un Niveau III qui est non hiérarchique.

1) Les panthéons Égyptien, Grec et Nordique

La plupart des polythéismes ont des castes de prêtres qui sont spécialisés dans une des entités de Niveau III. Les rivalités entre les castes de prêtres spécialisés dans une divinité spécifique du panthéon, conduisent généralement à ce qu’une caste prenne l’avantage. En bas, comme en haut, et la rivalité sur terre est généralement codifiée par des mythes expliquant la rivalité dans les cieux. Ainsi, en Égypte, le temple d’Amon (c’est-à-dire les prêtres) et donc Amon lui-même sont devenus si puissants qu’ils sont devenus une menace pour l’état (représenté par le pharaon). Akhenaton a tenté de rompre le pouvoir des prêtres d’Amon en construisant une nouvelle capitale où Aton était le dieu suprême. Il a finalement payé de sa vie et après un coup porté à la supervision des prêtres d’Amon, la suprématie d’Amon a été restaurée, ce qui s’est reflété dans le nom du pharaon suivant : Tout Ankh Amon dont le tombeau et le sarcophage ont été découverts au 20e siècle par Howard Carter et Lord Carnarvon.

Dans une phase plus tardive de son évolution le culte principal s’est tourné de plus en plus vers Isis et Osiris (Isis et Osiris ont toujours été importants, particulièrement pour le pharaon, mais le culte d’Isis s’est développé en culte à mystères pour initiés, et a été ainsi importé à Rome).

En Grèce, Zeus a évolué, au départ en étant une divinité secondaire, pour devenir un chef du peloton. Ceci a été traduit en mythe où le couple Divin d’origine, Ouranos (le Ciel) et Gaïa (la Terre) ont été remplacés d’abord par Chronos (Saturne), et Rhéa et finalement Zeus et Héra. Héra était au départ une déesse principale par elle-même, avant d’être mariée (de force) à Zeus. Le couple Zeus/Héra (Jupiter/Junon à Rome) a gagné graduellement, pratiquement une position de Niveau II. Et à la fin de la période classique, il y avait deux autres candidats pour la position de patron, d’un coté Hermès, et collectivement, d’un autre coté, Apollon (le Soleil) et Artémis (la Lune).

A Rome, dans les derniers jours de la République, et ensuite dans l’Empire Romain, les divinités de Niveau III, sous l’influence des Grecques, ont été anthropomorphisés alors qu’a l’origine ils étaient vus comme des forces abstraites vraiment très semblables à notre concept présent de champs morphiques. Nous pouvons déduire cela par exemple d’invocation du Jupiter que l’on a retrouvé, ou la formule rituelle affirmait spécifiquement « ou par le nom que vous préférez l’appeler », et même « du sexe que vous préférez être ».

Dans le mythe nordique, on peut voir à la fois Odin/Freyja et Thor en compétition pour la position de tête, à travers la rivalité entre les castes des guerriers contre la caste des fermiers. Thor est plus un héros populaire de type le Hercules, alors qu’Odin est le chef des guerriers Aesirs. Il y a de nombreuses références de guerre entre les deux familles de divinités, les Aesir contre les Vanir, qui se sont terminées par une sorte d’échange d’otages où Freyr et Freyja qui étaient à la base des divinités Vanir, ont rejoint les Aesir au Valhalla. À ce sujet, une recherche universitaire de Stein Jarving fait partie de la liste des lectures recommandées de cette section. La publication est disponible auprès de Sacred Well, et est distribuée avec la permission et la bénédiction de l’auteur. Des parallèles de ce genre de mélange peuvent être trouvés en Inde avec l’invasion des Aryens, et en Grèce avec l’invasion des Achéens.

Nous pouvons voir à partir de ces exemples divers, que dans les formes de polythéismes hiérarchiques de Niveau III, il y a une instabilité inhérente qui répond au besoin d’un Niveau II qui tend à être basé sur le genre : un couple de divinités « suprêmes » de Niveau III qui développe des aspects de Niveau II. L’avènement de la Chrétienté n’a pas permis de voir ce que le stade final d’une telle évolution aurait donné. Mais il semble évident que la ou les « nombreuses » divinités polythéistes remplissent chacune un besoin spécifique de souhait/espoir/peur pour quelqu’un, les gens ont besoin d’une divinité de Niveau II quand ils veulent adresser un besoin non spécifique : « je veux juste parler à Dieu, pas le dieu de la chasse ou de la guerre, ou du mal de dents, juste Dieu » ou « j’ai besoin de parler à la Déesse, la Elle éternelle ». Seulement le Niveau II peut permettre cela. Il semble que les druides chez les Celtes étaient conscients de cela (au moins à un niveau « philosophique ») et savaient que « toutes les déesses et tous les dieux étaient un dieu » et pouvaient avoir conscience du Niveau II et peut-être même du Niveau I (c’est certainement ce que les Chrétiens « celtiques » affirmaient).

2) Le panthéon Catholique

Comme chaque religion suit de près l’évolution de la société dans laquelle elle grandit et se développe, le Niveau III de la religion Chrétienne s’est développé en tant que polythéisme hiérarchique selon deux différents chemins.

Les anges et les démons.

Déjà dans la religion Judaïque, différentes divinités de Niveau III (el-ohim) ont été réduites au statut « d’anges » après le retour d’exil (la réforme Zoroastrienne). Le nom de ces anges se termine généralement en –el (ce qui à l’origine signifie « dieu » en Hébreu), comme Rapha-el, Micha-el, Gabri-el, Uri-el, etc., ce qui nous permet de retrouver leurs identités originales de divinités de Niveau III.

La société en Europe médiévale était organisée en système féodal dans lequel les rois étaient assistés (ou défaits) par des ducs, des comtes, des barons, etc. tout cela organisé selon des règles hiérarchiques strictes. Ce n’est donc pas surprenant que cela se reflète dans la Chrétienté médiévale. Les deux divinités de Niveau II, IHVH et Satan utilisaient toutes sortes d’archanges, d’anges, de séraphins, de chérubins, archi-démons et démons inférieurs, pour se combattre.

Dans les écrits médiévaux basés sur des concepts Kabbalistiques comme les Clefs Inférieures de Salomon, ces hiérarchies étaient décrites dans de minutieux détails. Certains démons avaient le rang de « ducs », d’autres étaient « archiducs », « princes », ou même « président ». Ils étaient caractérisés par des odeurs qu’ils diffusaient ou des insectes comme des mouches ou autres vermines qu’ils semblaient attirer.

Pour le magicien médiéval, c’était quelque chose de très sérieux, et il n’y avait pas matière à rigoler. Si votre ennemi vous envoyait un démon extrêmement déplaisant et nocif, vous vouliez savoir s’il s’agissait d’un gars avec le rang de duc que vous pourriez contrer par un sort, en envoyant en retour au moins la même chose, voir un archiduc encore plus puant. S’il vous avait envoyé un archiduc, d’un autre coté, répondre avec un duc aurait été ridicule, vous auriez eu besoin au moins d’un prince (le rang de président dans cet ordre des choses semble un peu incertain). Ces structures ont été élucidées par le Dr. John Dee, Astrologue de la Court de la Reine Victoria, à travers le Système Enochien, channelé par assistant, Edward Kelly. Vous pouvez trouver plus d’informations sur ce système dans Model 91 of the Magician’s Companion (Whitcomb, 1993).

Les Saints.

Le second chemin est l’invention des « saints ». Dans de nombreux cas, ces saints n’étaient rien d’autre que des entités païennes de Niveau III, déguisés avec une apparence chrétienne. L’église, dans un premier temps, essayait généralement d’éradiquer le culte des entités païennes de Niveau III. Si cela ne fonctionnait pas, la politique admise était de les intégrer sous l’apparence de « saints », par cette tactique le culte était légitimé et pouvait être plus ou moins contrôlé par l’église. C’était une solution élégante pour les gens qui avaient un besoin spécifique, par exemple de guérison. Il y avait un saint pour chaque affection possible, du mal de dents (St. Apollonia, anciennement connue sous le nom d’Apollon), de la colique (St. Cornélius, anciennement connu sous le nom de Cernunnos). Même la production de lait des vaches ou la croissance des porcs pouvaient être grandement améliorées en choisissant le saint approprié.

La Chrétienté à la fin du moyen-âge avait développé une faune et une flore polythéiste de Niveau III dont la richesse avait grandement surpassé tout ce que ces prédécesseurs païens avaient pu offrir. Toutefois, la « distance » entre le Niveau II et III dans la Chrétienté est toujours restée plus importante que dans la plupart des religions païennes, et cela pour deux raisons, l’une étant que le saints Chrétiens étaient des dieux plus « inférieurs » que la normal dans le Niveau III, l’autre que les couples Divins dirigeant les autres divinités dans le panthéon Grec, Romain et Germain, n’ont jamais vraiment atteint le statut de Niveau II.

La position du magicien dans l’environnement Chrétien pendant le moyen-âge et la renaissance.

Fondamentalement, le magicien de ces époques était très pragmatique. Il peut être comparé au marchand d’armes d’aujourd’hui qui n’a pas de scrupules à faire affaire avec les deux camps d’un conflit armé. Le magicien « Chrétien » était convaincu de la victoire finale des forces de IHVH, mais il semblait que la victoire était loin. En attendant, pourquoi ne pas utiliser à la fois les anges et les démons pour ses propres projets. Bien entendu, certains préféraient jouer la sécurité (spécialement du point de vue de l’Inquisition) et chaque invocation de démon était scrupuleusement terminée par la phrase « au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit ». Comme un marchand d’armes moderne, le magicien avait à faire face à une rude compétition et devait connaître dans les détails tous les rangs, toutes les odeurs, et toutes les habitudes des démons et des sphères d’intérêts des différents saints. Alors, comme maintenant, il n’y avait pas véritablement de magiciens « noirs » ou de magiciens « blancs », chaque magicien était « blanc » à ses yeux, et « noir » aux yeux de ses compétiteurs. En haut comme en bas, et donc la Guerre dans les cieux tout comme les guerres sur terre continuaient pour toujours et c’était une bonne époque pour le magicien moyen du moment s’il pouvait rester éloigné de l’Inquisition.

Comme chaque Wiccan le sait, cependant, il y a un moyen simple de distinguer la magie « blanche » de la « noire », plutôt que de chercher à distinguer les magiciens « blancs » des magiciens « noirs ». On n’arrive pas à cela en se demandant si le magicien combat du côté du « Bien » ou du « Mal » (comme nous l’avons dit plus tôt, même les Satanistes sont convaincus que leur coté est le « Bon » coté). On réalise plutôt la distinction en se demandant si un acte magique spécifique est en accord avec le Rede Wiccan, et respecte le principe de « dommage ».

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