Sur la théologie wiccane [partie 5]

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Sur la Théologie Wiccane (Partie 5). Par Rene Delaere et le Dr. David L. Oringderff © 2002, traduction Artus.

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  • La réalité du bien et du mal

Ceci nous conduit à la question ultime, ou paradoxe. Le « bien » et le « mal » existent-ils vraiment ? Comme nous l’avons vu, tous les bi-théismes éthiques sont par nature destructeurs ; une force ou entité cherche à dominer et détruire l’autre. Les bi-théismes éthiques sont par définition, autodestructeurs et donc instables. Le but est qu’une force domine finalement l’autre et l’élimine ; ceci, alternativement, élimine le Niveau II et réduit leur religion à une forme de monothéisme de Niveau I. Nous voyons cela également dans la Chrétienté moderne, ou de nombreux Chrétiens « new-age » trouvent l’idée même de la Guerre sans fin et des horreurs de l’enfer et de la damnation qui l’accompagnent, si répulsive, qu’ils essaient d’effacer l’existence du « Diable » de leur religion. Ils œuvrent pour une forme de Chrétienté où le « Diable » n’est plus vraiment « réel » ; mais où il est plutôt simplement une illusion ou une métaphore. On observe ceci dans certaines branches d’autres religions, incluant le paganisme, où l’ombre ou le sombre ne sont pas reconnus. Les beautés de la nature sont exaltées, son impressionnante capacité de destruction est ignorée. Quand l’aspect sombre de n’importe quel dieu ou déesse est ignoré, les résultats peuvent être désastreux. Cela peut conduire, dans un contexte new-age, à la négation de la réalité du « mal » à l’échelle humaine. Quand une personne nie l’Ombre de sa propre psyché, les résultats sont au mieux des illusions hypocrites, au pire des problèmes psychopathologiques. On devrait être conscient que la Wicca ne nie pas le « mal ». Quelque soit le système à travers lequel nous les percevons, le bien et le mal font partie de notre réalité expérimentale. Qui n’a jamais souffert de l’injustice, ou de la malchance, ou d’un traumatisme non mérité ? Aucune de ses choses ne sont « mauvaises » intrinsèquement, mais elles nous permettent de faire une remarque. Aucun de nous ne peut nier que de « mauvaises » choses peuvent arriver.

La Wicca ne nie pas la réalité du « bien » et du « mal ». La Wicca n’est simplement pas d’accord avec le concept de « bien absolu » et de « mal absolu » postulé par les bi-théismes éthiques. La Wicca soutient plutôt que, comme dans le concept chinois de Yin et de Yang, il est impossible de régler la question du « bien » ou du « mal » à une dimension de Niveau II. Ceci nécessiterait la suppression du point blanc de la zone noire, la rendant totalement noire, et vice-versa. Ceci est non seulement « impossible », mais c’est également extrêmement destructeur au niveau Divin, tout autant qu’au niveau de la psyché humaine.

De nombreux anthropologistes pensent qu’il y a eu une période sans « démons » dans le développement humain. Cela semble être évident que ceci doit avoir eu lieu avant le patriarcat et le développement des bi-théismes éthiques. La Wicca ne connait pas non plus de « démons », au sens Chrétien du terme. La morale de la Wicca n’est pas réfléchie au Niveau II Divin. Elle est fermement basée au niveau humain sur le principe de « dommage ». Ce sujet est détaillé dans la section éthique du Rede Wiccan.

  • Le futur de la Chrétienté

Il y a des raisons de penser que dans la deuxième moitié du vingt-et-unième siècle, la Chrétienté, en tant que religion basiquement bi-théiste, arrive à un virage dans son histoire. Tout d’abord, dans l’Europe Occidentale, l’âge de l’intégrisme Chrétien appartient au passé. Le temps où la doctrine chrétienne a essayé d’influencer et régir la vie des gens minute par minute est révolu. Certaines personnes n’acceptent pas cela gracieusement. Ce sont les plus dangereux car ils se battent pour une cause perdue, ils s’attachent à un pouvoir qui appartient au passé. Ces fondamentalistes, Chrétiens « régénérés » sont les plus dangereux en raison du caractère destructif, potentiellement extrême, d’un bi-théisme éthique « frustré ». Ils n’hésiteraient pas à réinstaurer l’ère des bûchers si on leur donnait la moitié d’une chance.

D’un autre coté, un grand nombre de personnes dans les pays qui ont encore nominalement une majorité Chrétienne, on atteint une version « presque monothéiste » du Niveau II de la Chrétienté. Sans pour autant nier la réalité de « l’enfer », de la « damnation éternelle », et du « diable », ils essaient d’éviter la question, même s’ils croient toujours en eux. Ils peuvent encore croire en eux, mais cela n’a plus de conséquences pratiques. Ils s’efforcent à faire le « bien », sachant que, n’étant pas parfaits, ils peuvent échouer. Ils acceptent leur propre faillibilité et imperfection, et donc la faillibilité et l’imperfection des institutions comme l’église et les autorités religieuses. Ceci permet de nouveaux développements. La possibilité d’un clergé féminin est devenu une réalité pour certain, une question de temps pour d’autres. Ils sont plus tolérants, et moins hostiles envers les autres religions. Ceci les rend de moins en moins « patriarcaux », de moins en moins hostiles envers le sexe, envers les femmes et envers la nature. Ces formes de Chrétienté peuvent coexister paisiblement avec des formes de bi-théismes basés sur le genre. Bien sûr, les fondamentalistes considéreront les Chrétiens les plus libéraux comme sectaires et « des traîtres de la foi » ; et du point de vue d’un bi-théisme purement basé sur l’éthique, ils le sont en effet. Il reste le danger inhérent qu’ils se “rétractent” si les fondamentalistes gagnent du pouvoir et de l’influence et les réformateurs libéraux pourraient être forcés à « retourner dans le moule ». Le champ morphique d’un bi-théisme basé sur le genre a tellement gagné en force cependant, pour la première fois depuis le dernier millénaire, il semble qu’il y ait une réelle possibilité de dialogue entre, au moins, certains Chrétiens et la communauté païenne et Wiccan.

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