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Le balai & L’épée

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Outil rituel : Le balai & L’épée
Par Lune © 2008-2014

Le balai est posé sur le sol près du couple au cours de la cérémonie de handfasting. Parfois on le garde debout contre l’autel jusqu’à ce que les mains aient été unies et les voeux prononcés, puis la grande prêtresse le dépose sur le sol afin que les mariés sautent par-dessus, main dans la main.

Il m’est déjà arrivé de voir posée sur le balai, une épée, le tout formant un X. C’est d’ailleurs ainsi que ces outils ont été disposés pour notre handfasting.

Certains laissent à terre ces outils pour que le couple saute par-dessus. D’autres choisissent deux personnes (cela peut-être le grand prêtre et la grande prêtresse, le couple d’amis qui vous ont fait pénétrer dans le cercle au début de la cérémonie, etc.) qui soulèveront, pas trop haut, le balai et l’épée, afin que le couple saute par-dessus.

Ce saut est sensé porter chance au couple et c’est le cas, je le confirme ^^ !

Le balai est sensé chasser toutes les mauvaises énergies, influences… Il chasse également les vestiges de notre ancienne vie. Nous le verrons un peu plus loin, le balai a une fonction apotropaïque dans de nombreuses régions de France.

L’épée permet de nous couper des liens dont on ne veut plus et que l’on a pu tisser dans le passé avec d’autres personnes.

L’épée a encore une autre utilité que celle du tracé du cercle et du fameux “saut”. Comme l’athamé, l’épée n’est jamais utilisée pour couper réellement, à l’exception, joyeuse, du gâteau de handfasting !

Une fois que le couple a sauté par-dessus le balai, la grande prêtresse le récupère et balaie les mauvaises influences derrière le couple puis les rejette hors du cercle.

Certains voient dans le balai un symbole d’union du masculin (le manche, phallique) et du féminin (la brosse en triangle représente le sexe féminin) et par conséquent un symbole de fertilité.

On m’a souvent dit que le Balai devait avoir un manche en frêne, une brosse en brindilles de bouleau et que tout deux devaient être liés par du saule. Je l’ai également lu dans un certain nombre de livres. De mémoire, je citerais trois auteurs : Pauline Campanelli, Scott Cunningham et Nigel Jackson. Voici un extrait de Call of the Horned Piper, de ce dernier :

« Les trois essences de bois utilisées habituellement pour fabriquer le balai ont une signification ésotérique. Le manche en frêne pour l’esprit (Anda) et l’air à travers lequel la sorcière passe, le Frêne du Monde Yggdrasill et l’extase chamanique (Odhr) par laquelle ce vol d’esprit est accompli. Le saule qui lie la brosse au manche est là pour la lune et le brouillard autour des lacs qui doivent être traversées pour entrer dans les royaumes de la mort et de la sagesse. Les brindilles de bouleau sont sacrées pour la Dame Blanche, Dame Berchta, la Déesse Terre par qui la sorcière espère atteindre la purification et la re-naissance initiatique.
Par son manche en frêne le balai personnalise l’image mystique du Frêne du Monde Yggdrasil (Le Cheval du Terrible – Odin) et symbolise le vol dans les mondes du dessus et du dessous. »

Selon Lady Sheba, le Balai de la Sorcière est fabriqué à partir de six bois différents : bouleau, saule, genêt, noisetier, sorbier et aubépine. Les brindilles de ces arbres sont attachés au manche par de l’iche (carex, laîche) ou une longue tige souple de saule. On y insère un morceau de Prunellier d’environ 3 pouces (7,5 cm) dans la partie supérieure du balai, là où on l’a attaché.

Peu importe les essences pseudo-traditionnelles du moment qu’elles vous « parlent ». Certains sorciers sont d’ailleurs très créatifs à ce sujet. J’ai vu récemment un balai dont la brosse était en lavande. C’était particulièrement réussi et le balai devait embaumer merveilleusement alentours. Mais, une fois la lavande sèche, je ne suis pas certaine de l’efficacité matérielle du balai. La lavande a une fâcheuse tendance à perdre ses petites fleurs !

Dans nos campagnes françaises, une branche de genêt faisait souvent office de balai. Le balai avait une utilité évidemment pratique mais aussi magique. Le soir venu, on le renversait, brosse en haut, contre la porte. Il protégeait ainsi la maisonnée de toutes intrusions malveillantes. C’est un objet que l’on attribuait à la sorcière et qui pourtant avait la capacité de contrecarrer ses mauvais sorts. Il a / avait également d’autres utilisations, notamment lors du mariage, rite de passage.

Pour conclure et illustrer mon propos, je vous livre quelques exemples extraits de l’excellent livre « Symboles et pratiques rituelles dans la maison paysanne traditionnelle », par Hevé Fillipetti & Janine Trotereau.

[…] Les rites de parcours compliqués de rites de passage se retrouvent en maintes occasions, et particulièrement lors du mariage : le père qui marie sa dernière fille traîne un balai attaché à sa jambe gauche, la mariée ne peut franchir le seuil de son nouveau foyer que portée, ou à reculons, ou qu’après être passée par dessus le balai placé au travers de la porte.

[…] Remarquons encore le rôle du balai dans le folklore villageois ; il entre dans le rituel de nombreuses manifestations, en particulier dans celui du mariage, et il fut longtemps considéré comme monture favorite des sorcières. Il prenait place aussi dans le mai de mariage de la dernière fille de la maison. En Champagne c’est un véritable autodafé qui était réalisé à l’occasion de chaque mariage avec tous les balais enlevés dans chaque maison, le bûcher étant allumé par la jeune mariée. Le balai est donc chargé d’un pouvoir magique parfaitement exprimé dans les usages apotropaïques qu’on en fait par ailleurs : croiser deux balais devant une porte d’étable ou d’habitation a un sens d’exorcisme.

[…] Un coutume en Touraine consistait le jour de Carnaval, à essayer d’envoyer une boule de bois [symbole de fécondité] sous le lit de la plus jeune mariée qui devait la repousser avec son balai. Il s’agit ici d’un rite de fertilité.

[…] Dans le Sud-Ouest, nombreux sont les mais [de mariage] qui portent à leur sommet les initiales de la mariée ou même un balai lorsque c’est le dernier enfant qui se marie.

[…] Nous connaissons le rôle apotropaïque dévolu au balai dans la protection de la maison et nous savons l’importance qu’il avait et qu’il a encore dans les rites de mariage [Balai placé en travers de la porte que la mariée devait franchir en sautant par-dessus, balai manié par la jeune épouse à travers toute la pièce comme gage de son savoir, balai traîné par le père qui marie sa dernière fille, etc. A l’heure actuelle encore, dans le cortège de mariage, la voiture des mariés est ornée d’un balai : nous l’avons fréquemment remarqué en Normandie.] : dans le Pays Basque, on accrochait à la porte de la chambre des nouveaux mariés un balai et une balayette fabriqués et décorés uniquement à cette fin.