Le tambour selon Raven Kaldera

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Le tambour selon Raven Kaldera. Traduction et adaptation Tof

Raven Kaldera s’intéresse de très près aux traditions religieuses nordique et germanique, il essaie d’y trouver des restes de chamanisme, mais du fait de la christianisation très forte de ces peuples les traces sont très rares. Il nous parle ici du tambour.

Lorsque j’ai commencé à m’entraîner, on m’a dit que je devais avoir des tambours. Pas un, mais trois. Pour le moment j’en ai deux, l’autre est en cours de fabrication… Je suis encore novice en la question, et le fait d’avoir des enseignants spirituels ne rend pas les choses plus simples.

Il semble y avoir, dans la tradition chamanique, trois sortes de tambours dont peut se servir un néo-chaman.

  1. Le premier est généralement à armature plate et est utilisé pour voyager entre les mondes et pour la divination. Son énergie est une combinaison de Feu et d’Air.
  2. Le second type est un tambour thérapeutique et est utilisé lors de rituels médicinaux, il est cylindrique et fait en argile bien que le bois puisse aussi être utilisé. Son énergie est une combinaison de Terre et d’Eau.
  3. Le troisième est un grand tambour fait d’une seule pièce de bois sur laquelle est tendue une peau animale entière. Il est utilisé lors des cérémonies publiques ainsi que pour communiquer avec les défunts. Son énergie est une combinaison de Terre et d’Air.

On m’a dit qu’il y avait d’autres sortes de tambours, mais je n’en connais pas les énergies. L’un d’eux est le tambour de chasse que le chaman utilisait pour appeler les troupeaux et les animaux afin qu’ils se dirigent vers les hommes afin que la tribu puisse se nourrir. Son énergie était la Terre et le Feu.

Il y avait aussi le tambour du temps (météo), il était utilisé pour appeler le tonnerre, mais l’esprit qui y était associé était dangereux et capricieux et son utilisation conduisait parfois au désastre. Son énergie était l’Air de l’Eau. Dans ce texte je partage mon expérience de l’utilisation de mes propres tambours, j’ai été instruit par les Dieux et les esprits dont je suis aussi l’apprenti.

La taille du premier tambour ne semble pas avoir d’importance, mais il doit être rond ou ovale, large et peu profond. Ce doit aussi être un cadeau. Par chance, ma femme m’a offert un tambour pakistanais pour mon anniversaire.

Je me suis assis avec j’ai tapé sur cette surface blanche, expérimentant différents rythmes en attendant d’avoir d’autres instructions. Je devais y suspendre différentes choses tout autour afin qu’elles tintent et cliquettent. J’ai essayé différentes sortes de métaux au cours des mois suivants voyant ce que ça donnait et si les esprits les acceptaient (en général, j’avais un « oui » ou un « non » assez rapidement dans les minutes qui suivaient.

Finalement, j’ai fait de petits trous tout autour du tambour et j’ai accroché des cymbalettes que j’ai récupérées sur un tambour abîmé. Chaque cymbalette était munie d’un anneau où j’ai attaché d’autres choses encore comme des clochettes en métal, une boucle d’oreille métallique que m’avait donnée une amie, une clochette indienne donnée par une autre amie, des perles. Mon amie Tannin de « Bones and Flowers » qui est spécialisée en accessoires magiques faits en os et en matières animales a nettoyé et séché quatre sabots de chevreaux que nous avions abattus et je les ai fixés à mon tambour. Lorsque mon bouc Phil est décédé, elle a nettoyé trois de ses os et je les ai accrochés à mon tambour ainsi lorsque je me promène mon tambour à la main. Les os de Phil frappent le tambour pour moi. J’ai le sentiment que c’est un peu Phil qui le fait et qu’il est heureux de le faire. Pour rire, je l’ai appelé le tambour qui se bat lui-même.

On m’a ensuite dit ce que je devais y peindre ; j’y ai mis l’Arbre du Monde; avec les Neuf Mondes autour. Je les ai faits vus d’en haut, et dans ses branches j’ai mis une douzaine de petites figures qui me sont venues lorsque j’étais à moitié en transe. Je n’étais pas certain de leur utilité, mais j’avais le sentiment qu’elles étaient utiles plus que symboliquement. Avec toute cette décoration, je voyais mon tambour comme une sorte de mutant bizarre, surtout lorsque je le comparais aux tambours que je voyais chez les autres. La plupart des gens que je rencontrais lors de réunions païennes, des groupes de tambour et de danse et aussi à l’occasion de pow-wow avaient des tambours amérindiens ou africains voir des bodhrans celtiques; ils étaient plats et élégants. Lorsqu’ils étaient décorés, c’était simplement et non pas entièrement recouvert d’un entrelacs de lignes. Les clochettes étaient considérées de comme de mauvais goûts. Je n’ai jamais rien vu comme ce qu’on m’a dit de faire, et je m’inquiétais des réactions des gens lorsque je sortais mon tambour mutant.

Beaucoup plus tard, j’ai lu des textes d’anthropologie sur le tambour inuit, qu’on appelle un « runebone » qui peut être de différentes tailles et avoir plus ou moins de décorations, souvent on y attache des morceaux de métal. Les images que j’ai vues montraient des peaux de tambour entièrement décorées de symboles avec souvent un Arbre du Monde et trois niveaux du monde. J’ai tout de suite reconnu mon tambour, et j’ai réalisé que j’étais de loin pas le premier à avoir créé un tambour de ce genre. J’ai lu que ces petites figures étaient une forme de divination, un anneau ou un objet personnel était placé sur le tambour, et le chaman frappait le tambour et faisait une voyance à partir de l’anneau.

« Tu es censé faire cela », m’a dit la voix à l’oreille, un esprit.

L’esprit du tambour était féminin – chacun de mes deux tambours est ainsi – j’ai fait un rituel pour lui demander son nom. Elle a deux noms : Yggrasil Moonsong. Yggrasil pour son emploi principal : marcher entre les mondes. Moonsong pour ses capacités divinatoires. Les clochettes étaient l’Air et le battement le Feu. Même si j’ai un morceau de bois de cerf en guise de baguette, j’ai tendance à jouer avec la main.