Folâtrer avec les Fées

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Folâtrer avec les Fées
Par Susun S Weed 2008 ©, traduction Lune

Mon amie Elsa a toujours parlé aux plantes. Je pensais qu’elle était folle. Une douce-dingue, mais définitivement en dehors de la réalité. Jusqu’à ce que les plantes rient de moi.

A l’automne 1980, en rentrant à la maison après l’un des rares dîners à l’extérieur et une séance de guérison intense dans mon pays, les Catskills, je me suis arrêtée pour prendre mon courrier. Une enveloppe inhabituelle contenait un mandat postal de 500 dollars, signé « Mère Nature », et il y avait cette note : « C’est mon anniversaire et je ne pourrais penser à meilleur cadeau que de te donner les moyens de construire un abri pour ton enseignement. »

Combien était-ce merveilleux. Combien étais-je perplexe. Mais, en redescendant de mon nuage, 500 dollars ne me permettraient pas de poser un sol, ni de monter de simples murs, ni de bâtir une toiture ! Quel bâtiment pourrai-je construire avec un si gros don d’une telle petite somme ? J’eus ma réponse pendant un rêve éveillé.

Je construirai un tipi. C’est ce qui arriva. Je le montais et décidais de dormir dedans, au moins jusqu’à ce qu’il fasse trop froid.

Avez-vous déjà dormi dehors ? Si c’est le cas, vous savez qu’il y a beaucoup de bruit la nuit dehors. L’obscurité est remplie de sons : les moustiques et les sauterelles, les grillons et les grenouilles, les geckos et les chauves-souris, les engoulevents et les coyotes. Ces sons devinrent bientôt le bruit de fond de mes nuits dans le tipi.

Des bruits de fond tonitruants faits par les monstres juste à l’extérieur du tipi. Il est étonnant de constater combien les déplacements nocturnes d’un petit animal sont bruyants. Aucun monstre n’était tapi là dehors, bien évidemment, juste l’équipe de nuit : opossums, mouffettes, ratons laveurs, écureuils volants et occasionnellement un cerf. Tandis que je commençais à reconnaître les sons des « monstres », ils devinrent des bruits de routine habituelle, et je me détendis davantage. C’est alors que le rire commença à retentir.

Au début, c’était un rire discret, une hilarité contenue. Puis il grandit et enfla jusqu’à devenir un rire qui vient du ventre. Comme le roulement du tonnerre sur mes montagnes, le rire se propagea et résonna.

« Qui est-ce qui rit ? » pensais-je. « Nous, » surgit la réponse dans mon esprit.

« Qui ? » « Nous, les plantes. »

« Les plantes rient. » « Oui, oh, oui. »

« Parce que vous êtes heureuses ou parce qu’il y a quelque chose de drôle ? » « Parce que tu es drôle. »

« Qu’est-ce qui me rend drôle ? » « Tu dis aux gens que la médecine par les plantes a été développée grâce aux essais et aux erreurs. »

« Qu’est-ce qui est si drôle là-dedans ? De quelle autre façon pourrions-nous apprendre que telles plantes sont comestibles, que telles autres sont toxiques, et comment les préparer pour nous nourrir ou nous guérir ? » « Les essais et les erreurs, c’est bien trop lent. »

« Mais il n’y a pas d’autre manière de faire. » « Bien sûr que si ! »

« Quoi ? » « Quoi ? »

« Quoi quoi ? » « Qu’es-tu en train de faire ? »

« Ce que je suis en train de faire ? » « Oui ! »

Longue pause. Rire. Éclats de rire. Rire jusqu’à se trouver à bout de souffle, le visage rouge, à s’en rouler par terre.

« Tu es en train de parler avec des plantes ! »

« Wow ! C’est vrai. » « C’est ainsi que les ancêtres ont appris à nous utiliser. Ils nous écoutaient. Tout comme tu es en train de le faire. »

Ainsi débutaient mes premières leçons enseignées par les plantes. Elles l’ont fait jusqu’au jour d’aujourd’hui. Et continueront au moins jusqu’à ma mort.

« Je veux que tous soient capables de vous écouter. » disais-je aux plantes, un été. « Pas de problème, » répondirent les plantes.

« Enlevez vos chaussures et vos chaussettes ; permettez à l’énergie de la terre et à l’énergie des étoiles de se mêler à votre corps. Retirez vos lunettes et vos lentilles de contact ; permettez à vous-mêmes de voir tel que vous voyez, et non tel que vous êtes supposé voir. Passez moins de temps, à grande vitesse, dans des conteneurs métalliques ; permettez à votre emploi du temps d’être pensé en fonction du soleil et de la lune, de la saison et de la météo. Dormez dans une structure ronde. Nos voix se perdent dans les coins. »

Souhaitez-vous contacter le royaume dévique ? Trouver des fées ? Parler avec les plantes ? »

La réponse simple est : « Allez dans la Nature, pas selon vos conditions, mais selon les Leurs. Mettez-vous pieds nus sur le sol. Soyez silencieux. Soyez réceptif. »

La réponse un peu plus compliquée est : « Choisissez une plante sauvage, petite ou grande. Respirez avec elle tous les jours pendant au moins 10 minutes. Soyez pieds nus. Soyez silencieux. Soyez réceptif. »

Tandis que vous vous ouvrirez, vous découvrirez le chaos. Lorsque on me demande comment distinguer une plante sauvage d’une plante cultivée, je réponds : « les plantes cultivées sont soigneusement plantées ; les sauvages fleurissent dans le chaos. »

Le chaos est un régal pour les fées et menaçant pour les humains. Nous aimons l’immobilité, et détestons le changement. La Nature connaît cette immobilité dans la mort. La vie est le changement. L’équilibre est l’étape avant la mort. La vie est un déséquilibre dynamique, jamais statique. La vie se développe, change, vieillit, attrape des maladies, pourrit, moisit, et est recyclée en davantage de vie ; ce n’est jamais parfait, jamais terminé. La vie est chaotique. La mort est rigide. Elle résiste et refuse d’interagir ; elle se tient à l’écart ; elle est aux commandes.

La nature est chaotique. Elle n’aime pas les lignes droites. Lorsque je suis dans les bois, le chemin s’incurve, les arbres tombent pêle-mêle, les fleurs sauvages fleurissent en des endroits impossibles, improbables, c’est toujours un miracle. Pour décrire la présence vivante de la Nature dans sa créative entièreté chaotique, nous pouvons utiliser les mots « déva » et « fée ». Les Fées fuient les jardins plantées aux rangées bien ordonnées. Pour attirer les fées, l’exercice consiste à devenir à l’aise avec le fait d’être un peu en dehors du contrôle.

Est-ce que les fées et les dévas sont différentes ? Les fées sont au milieu de tout cela ; les dévas sont « au-dessous de tout cela. » Les fées sont locales ; les dévas sont internationales. Les fées sont bagarreuses, dragueuses, lunatiques ; les dévas sont responsables, sérieuses et dignes de confiance. Les fées étincellent ; les dévas émanent. Les fées font la fête ; les dévas supervisent. Les fées peuvent être invitées dans nos jardins ; personne n’oserait demander à une déva de faire quoique ce soit. (Cependant, une déva peut bien vous demander de faire quelque chose.)

La tradition et les légendes nous enseignent que les fées passent la moitié de l’année sous terre et l’autre moitié sur terre. Les portes de féerie s’ouvrent le 1er mai, le Jour de Mai. Elles se referment le 31 octobre, le Jour des Morts. Les fées ne s’ébattent qu’en des lieux sauvages, alors laissez un petit coin sauvage sur vos terres cultivées – un « Coin à Fées » où le chaos peut régner.

Pour inviter les fées : la Veille du Jour de Mai, ou à une date toute proche, mangez des mets délicieux, buvez des boissons enchanteresses, profitez de musiques vibrantes, mieux encore, enivrez-vous de musique, chantez, dansez, enlevez vos vêtements, décuplez vos sens, tombez amoureux. Si vous invitez les fées dans votre maison et sur vos terrains, souvenez-vous : les fées adorent s’amuser, il est préférable de rire de ce qu’elles font. Les fées aiment compliquer les choses, le mieux est d’en retirer du plaisir. Car les fées peuvent être méchantes et si vous êtes maussade, elles peuvent provoquer nombre de petits maux. On dit que les fées aiment le lait et les ananas. Il serait sage de leur laisser de petits cadeaux.

« Nous sommes les dévas. Nous sommes les fées. Nous sommes les arbres. Nous sommes les rochers. Nous sommes les plantes en train de fleurir et le parfum qui flotte dans les airs. Nous sommes la voix de la Nature. Nous sommes les Vertes Bénédictions. »

Source : www.susunweed.com/herbal_ezine/September08/childbearing.htm